lundi 5 septembre 2016

Tué à la kalach aux Izards : «Qui a assassiné mon fils ?»

Nabil Benani avait 18 ans. Sa vie a été fauchée le dimanche 8 décembre 2013, aux pieds de son immeuble du quartier des Izards. Visé par une rafale de kalachnikov, il est mort deux jours plus tard à l'hôpital. Il est la toute première victime d'une série de règlements de comptes qui a ensanglanté ce quartier entre 2013 et 2014. Naïma, la maman du jeune garçon, crie son désespoir, face à ce crime aujourd'hui impuni.
Que s'est-il passé ce soir du 8 décembre 2013 ?
J'ai été réveillée vers 23 heures ou 23 h 15. On m'a dit «Nabil a eu un problème avec la police. Vite !» Je suis descendue. Une dame m'a dit de ne pas entrer puis je l'ai vu dans une ambulance. Il était déjà dans le coma. Il est mort le 11 décembre à Purpan. J'étais là.
Que vous a-t-on dit sur le déroulement des faits ?
Ce soir-là, il m'a fait un bisou. Il est sorti de chez lui. Il était dans sa voiture avec un copain quand il a croisé un groupe qu'il connaissait. Certains lui ont fait signe de s'arrêter pour discuter. Il est allé dans le hall de l'immeuble. Même pas trente seconde après, il s'est fait tirer dessus. Il était au mauvais endroit au moment.
Qui était Nabil ?
Pour moi qui vivais avec lui, il était l'homme de la maison. C'était à la fois mon fils, mon frère et mon père. Il était très mature. Né dans le quartier, il jouait au football dans le club des Izards. Il venait de passer son permis et de s'acheter une voiture. Il se destinait à être soudeur. C'était un jeune très gentil qui n'avait jamais eu de problème avec la police. Il était intelligent, joyeux et très apprécié.
Comment vivez-vous depuis son décès ?
J'ai déménagé dans un autre quartier. Je vais sur sa tombe deux fois par semaine. Je lui parle. Je lui dis «Nabil réveille toi ! Dis-moi qui t'a fait ça !»
Qu'attendez-vous aujourd'hui ?
Ça fait presque trois ans et l'enquête est toujours au point mort. Je sais que les policiers travaillent dur mais ils ne trouvent pas. Je ne suis pas trop au courant.
Qu'est-ce qui vous pousse à parler ?
Je n'ai pas fait mon deuil. Je ne pourrai le faire que le jour où on aura trouvé le meurtrier et qu'il sera condamné. Je suis seule. Il ne me reste que son image et le silence.

2 mis en examen

Deux personnes ont été mises en examen notamment pour «meurtre en bande organisée» dans l'affaire concernant le meurtre de Nabil Benani. Ils avaient été interpellés au printemps 2015 par les hommes du SRPJ. Aujourd'hui, ils sont libres mais sont astreints à un contrôle judiciaire. Les enquêteurs, loin d'avoir oublié ce dossier, continuent leurs investigations.

http://www.ladepeche.fr/communes/toulouse,31555.html

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