dimanche 11 mai 2014

Suspicions de maltraitance sur personnes âgées : la justice enquête sur la maison de retraite Saint-Gothard

Suite à des cas signalés de maltraitance, la maison de retraite Saint-Gothard de Strasbourg  se trouve sous le coup d'une enquête de l'Agence régionale de santé. Le parquet a également ouvert cette semaine une information judiciaire.
Coups, insultes, menaces sur plusieurs pensionnaires, les faits relevés par un Collectif de salariés et de familles de résidents de la maison de retraite Saint-Gothard ont été transmis en début d'année à l'Agence régionale de santé.

L'ARS a diligenté une mission d'inspection à la mi-mars, dont les résultats ne seront pas publiés avant la fin mai. Les faits semblent pourtant suffisamment graves pour que les enquêteurs de l'ARS  déclenchent aussitôt, fait rare, une procédure d'information auprès du Procureur de la République, aux termes de l'article 40 du Code de Procédure pénale (dont l'article 40 alinéa 2  fait obligation à « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit » d'en aviser sans délai le procureur de la République).

Brimades et menaces

C'est suite à ces éléments que le Parquet de Strasbourg a ouvert une information judiciaire cette semaine. Un juge d'instruction a été désigné mais les services du Procureur se refusaient à toute autre commentaire ce vendredi.

Selon Marc Wiand, l'un des membres du Collectif à l'origine de la saisine de l'ARS, les faits de maltraitance auraient été commis par "trois ou quatre salariés". Lui-même, dont la mère est pensionnaire de la maison de retraite, dit ne pas avoir observé de cas flagrants de violences, mais d'autres familles de pensionnaires feraient, dit-il, état de cas de brimades, de menaces, de négligence ou de mesures vexatoires.

Une capacité de 97 lits

La maison de retraite Saint-Gothard, située dans le quartier de la Krutenau à Strasbourg, est un EPHAD (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) privé, Il peut accueillir 97 pensionnaires et est géré par l'AGES, l' Association de gestion des équipements sociaux, structure qui gère une vingtaine d'établissements dans le domaine de la petite enfance (crèches ou halte-garderies) et pour seniors.
Le président de l'AGES, Luc Ernewein, affirme ne pas être au courant de la procédure en cours et ne pas avoir eu connaissance de cas de maltraitances physiques, mis à part une affaire d'escroquerie d'un pensionnaire pour laquelle un salarié a été licencié il y a quelques semaines. Selon lui, les inspections de l'Agence régionale de santé ne présentent aucun caractère exceptionnel.


http://alsace.france3.fr/societe

Aucun commentaire: