dimanche 4 mai 2014

Marseille : la "nourrice" stockait la drogue dans la chambre des enfants

Bien sûr, on a peine à penser qu'ils ont agi seuls, que les policiers de la Sûreté départementale de Marseille ont finalement interpellé tous les auteurs présumés. Du bout des lèvres, les mis en cause ont évoqué des gens "au-dessus d'eux", mais ce sont eux pourtant qui dorment en prison depuis vendredi soir.
Depuis que le tribunal correctionnel de Marseille statuant en comparution immédiate a décidé de les incarcérer provisoirement. Ils seront jugés sur le fond le 11 juin prochain, et ce jour-là, on prendra vraiment la mesure de ce qui leur est reproché.

2 000 euros de gains par mois

En attendant, ce sont près de 16 kilos de résine de cannabis qui ont été saisis en milieu de semaine chemin de Gibbes, dans le quartier du Canet (14e). Une opération située en Zone de sécurité prioritaire (ZSP), conformément aux objectifs cibles principaux de lutte contre les trafics de tous ordres. Mais la "descente" de police a surtout mis au jour le rôle d'une "nourrice"- un trafiquant chargé, contre rémunération, de garder la marchandise pour éloigner les convoitises et le flair policier.
Mère de trois enfants, âgée de 32 ans, Yasmina avait loué un appartement. Elle n'avait officiellement pas d'autre revenu que les allocations familiales, mais son activité de "nourrice", selon nos sources, lui rapportait en moyenne 2 000 euros mensuels. Voilà qui aide à vivre, quand on n'a pas de perspective professionnelle et permet de comprendre pourquoi certaines prennent le risque de plonger.

La logique de l'argent facile

La chambre de ses enfants était consacrée au stockage de la marchandise. Du coup, les enfants dormaient dans le salon. Le président du tribunal Fabrice Castoldi a bien tenté de faire comprendre à la "nourrice" l'incongruité de la situation, peu compatible avec la saine conduite d'une éducation parentale.
Mais l'argent - surtout celui de la drogue - a sans doute ses raisons que le coeur ignore...

Une entreprise avec des rôles bien répartis

À ses juges, elle a expliqué qu'elle avait bien tenté d'arrêter, mais en vain. Argent trop facile ? Pression de la cité et des chefs de réseau ? Il est toujours difficile de savoir. La "loi du silence" ne produit rien de bon. Le trafic n'était pas de pacotille, puisque les enquêteurs ont également saisi un fusil-mitrailleur bricolé et une somme de 2 000 euros en liquide.
Les trois complices avaient des rôles parfaitement identifiés. Ceux que l'on trouve dans une petite entreprise digne de ce nom, mais une entreprise qui n'a d'autre but que de fonctionner efficacement et de réaliser un confortable chiffre d'affaires. Bilel, 24 ans, le "charbonneur" - le revendeur - est a priori le plus impliqué. Seif-Dine, rappeur à ses heures, 20 ans, jouait le chauffeur et Michael, 23 ans, le conditionneur de la drogue.

http://www.laprovence.com/article/actualites/2863589/marseille-la-nourrice-stockait-la-drogue-dans-la-chambre-des-enfants.html

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