lundi 5 mai 2014

Assises: qui a tué un SDF dans un immeuble en chantier à Nice?

Qui, dans un immeuble en construction de Nice, a provoqué la mort d’un sans-domicile fixe âgé de 43 ans et d’origine portugaise, Albano Carlos Goncalves Carneiro?
À partir d’aujourd’hui et jusqu’à mercredi, la cour d’assises des Alpes-Maritimes va tenter de le déterminer. En condamnant ou non un compatriote, Adelio José Esteves Da Cunha, qui en compagnie de la victime dormait depuis plusieurs jours dans la copropriété en voie d’achèvement « So Nice » située rue Pierre-Pietri.
Au troisième sous-sol, le corps sans vie de Carneiro avait été découvert à la reprise des travaux le lundi 29 octobre 2012 au matin. En état d’ébriété – avec 2,68 g d’alcool dans le sang – le malheureux était apparemment tombé de deux étages le long d’un conduit d’aération.
Le décès, cependant, ne semblait pas provenir de la chute, mais d’un violent coup au visage ayant provoqué un traumatisme crânien majeur.
L’accusé se dit innocent
Deux semaines plus tard, son compagnon d’infortune était interpellé, en état d’ivresse. Placé en dégrisement, puis en garde à vue, Da Cunha avouait s’être querellé avec Carneiro au sujet de bouteilles de bière. Il admettait « l’avoir frappé, poussé et vu tomber dans le trou ».
Devant le juge d’instruction, il changeait quelque peu de version, affirmant que « la victime était tombée toute seule » dans le conduit. Ultérieurement, il jurait « n’avoir aucune responsabilité dans le décès » de son compatriote.
Mis en examen dans un premier temps pour meurtre, Da Cunha était finalement poursuivi, après requalification a minima des faits, pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». De ce dernier crime, sera-t-il reconnu coupable ?
Ses avocats, Me Carine Gueniffey et Nicolas Rochet, vont plaider l’acquittement. En tentant de convaincre les jurés que l’accusation n’est pas fondée. « On n’a pas trouvé de traces de sang sur les lieux de la bagarre ni même dans le conduit mais seulement à l’endroit où le corps a heurté le sol », avance ainsi Me Gueniffey.
De la vie de famille à la rue
Au-delà des faits, la cour va examiner les parcours de vie, assez semblables, de l’accusé et de la victime. Tous deux ont travaillé dans le bâtiment avant de perdre leur emploi et de se paupériser.
Manœuvre, puis maçon, Da Cunha aurait vécu pendant dix ans heureux auprès de sa femme et de leurs cinq enfants. Avant d’être rattrapé par le chômage, de sombrer dans un alcoolisme le rendant violent. Battue, l’épouse a obtenu le divorce et la garde des enfants. Da Cunha s’est retrouvé à la rue, avec les conséquences que l’on sait.

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