samedi 3 mai 2014

La confrontation des amants diaboliques laisse un goût amer

SOMME-SUIPPE (51). Entendus par la juge mercredi, les mis en cause dans l’assassinat de Julien Thévenet suscitent plus d’interrogations qu’ils n’ont livré de réponses.
Les longues heures de confrontation passées dans le bureau de la juge d’instruction Delphine Jacquemet, mercredi matin, à Reims, ont été utiles mais pauvres en enseignements sur la mort de Julien Thévenet, tué à coups de pioche, fin janvier, dans le garage de son habitation de Somme-Suippe.
Si les questions posées à Sébastien Chantereau et Sophie Richard, respectivement mis en examen pour assassinat et complicité d’assassinat, ont obligé les deux amants à s’exprimer librement sur leur version respective et leurs divergences, elles n’ont, en effet, pas donné l’occasion d’y voir beaucoup plus clair quant à la chronologie des faits et le rôle exact joué par chacun.

Lequel des deux amants a eu l’ascendant ?

Or, c’est bien là l’essentiel dans cette affaire. Sébastien Chantereau, lui, est clairement passé aux aveux en reconnaissant avoir été la main meurtrière du funeste projet de faire disparaître le sous-officier de la BA 113. On sait aussi que Sophie Richard redoutait les conséquences financières du divorce qu’avait demandé son mari, Julien Thévenet. La véritable question est désormais de savoir lequel des deux amants a eu l’ascendant. Lequel a tiré les ficelles ?
Les expertises psychologique et psychiatrique qui seront pratiquées au cours de l’instruction, pourraient fournir des éléments de réponse, ou en tout cas conduire à créditer la version de l’un au détriment de l’autre. À l’aune de leurs conclusions, il faut alors s’attendre à ce que de nouvelles auditions, voire d’autres confrontations, aient lieu dans le bureau de la juge d’instruction. On est donc encore loin de la vérité sur la mort de Julien Thévenet.

Un enjeu moral

Pour l’avocat de Sébastien Chantereau, Me  Benjamin Chauveaux, les mois à venir vont être toutefois pour lui l’occasion de soulever une autre question tout aussi essentielle quant à l’implication de Sophie Richard. Le fait de verser des somnifères dans le pastis de son mari fait-il d’elle, en l’occurrence, une complice ou une coauteur ? À cela, un argument, que compte bien plaider l’avocat : « Faire absorber un produit pour réduire la capacité de la victime à agir, cela participe à l’infraction et ne constitue pas une aide. »
Assassinat et complicité d’assassinat étant passibles de la même peine devant les assises, l’enjeu est surtout moral. Pour l’opinion mais aussi dans l’esprit des jurés qui auront à statuer sur le quantum des peines. Me Guillaume Bert, l’avocat de Sophie Richard, s’est, lui, refusé à tout commentaire.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/la-confrontation-des-amants-diaboliques-laisse-un-gout-amer-ia0b0n340917

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