lundi 17 février 2014

Affaire Xavier de Ligonnès : le témoignage oublié

Christine, l'une des soeurs de Xavier de Ligonnès, aurait eu connaissance du drame qui allait se jouer, selon un autre membre de la famille. L'intéressée n'a jamais été entendue sur ce point par le juge.
Presque trois ans de mystère, et une piste qui reste à explorer complètement. Le 21 avril 2011, les corps d'Agnès de Ligonnès et de ses quatre enfants, abattus par balles, étaient découverts sous la terrasse du pavillon familial à Nantes (Loire-Atlantique). Suspect numéro un, le père, Xavier, demeure introuvable. Parmi les zones d'ombre, la personnalité intrigante de Christine de Ligonnès, la grande soeur de Xavier, qui a multiplié les interventions médiatiques pour défendre la thèse de l'innocence de son frère, allant jusqu'à nier la réalité du drame.


Le témoignage d'un membre de la famille, à ce jour jamais formellement démenti, jette une lumière nouvelle sur ce comportement.

C'est l'une des belles-soeurs d'Agnès de Ligonnès qui a ouvert cette piste. Entendue en janvier 2012 par la police judiciaire à Nanterre, elle a raconté une anecdote rapportée lors d'un dîner par Véronique de Ligonnès, l'autre soeur de Xavier.

Son domicile perquisitionné

Le 21 avril 2011 autour de midi, soit trois heures avant la découverte des corps, Christine de Ligonnès est venue sonner chez Véronique, à Versailles (Yvelines). Après avoir pénétré dans son immeuble, la grande soeur aurait fait cette étrange confession : « Tu vas entendre des choses graves, mais tout sera faux. Il ne faudra pas croire ce que dit la police. » Après cette phrase, l'aînée est repartie, sans s'étendre davantage.

Christine était-elle au courant du drame qui allait être découvert ? A-t-elle caché des éléments aux policiers ? Ce témoignage est pris très au sérieux par les enquêteurs, qui décident d'entendre Véronique au plus vite. Il leur faudra attendre plusieurs semaines avant que celle-ci, qui vit l'essentiel de l'année au côté de son mari au Congo-Brazzaville, repasse par la
. Lors de son audition, elle confirme l'existence de ce bref entretien mais va « minimiser les termes rapportés », selon une source judiciaire. « Rien ne permet de rattacher formellement les phrases prononcées au drame », selon cette même source.

Face à cette incertitude sur les propos tenus, le juge d'instruction de Nantes Robert Tchalian, en charge du dossier, ne va pas estimer utile d'entendre Christine de Ligonnès, ni de confronter les deux soeurs sur cet épisode. « Si ce témoignage n'est pas sûr, il méritait quand même d'être vérifié jusqu'au bout », tranche pour sa part un proche d'Agnès de Ligonnès. La piste est-elle abandonnée pour autant ? « Aujourd'hui, elle n'est pas définitivement refermée, mais elle n'est pas jugée prioritaire », résume une source judiciaire.

Depuis le début des investigations, la personnalité de Christine de Ligonnès n'a cessé de surprendre les enquêteurs. Dans ses auditions comme lors de ses interventions dans les médias, l'aînée de la fratrie a affirmé ne pas croire à la
de la famille. Elle défend la thèse d'un départ précipité des Ligonnès aux Etats-Unis, comme évoqué par Xavier dans un courrier envoyé à ses proches peu après les . Un scénario jugé totalement fantasque par la justice. Le domicile qu'elle occupe avec sa mère à Versailles a été perquisitionné en juillet 2011, et son ordinateur et son téléphone portable passés au peigne fin. Sans que rien de compromettant ait pu y être relevé. Contacté hier soir, M e Stéphane Goldenstein, l'avocat de Christine de Ligonnès, n'a pas pu joindre sa cliente pour connaître son point de vue.

http://www.leparisien.fr/faits-divers/affaire-xavier-de-ligonnes-le-temoignage-oublie-17-02-2014-3598077.php

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