vendredi 6 décembre 2013

Cahors. Reconstitution dans la maison du meurtre

La reconstitution du meurtre de Stéphan Belmon commis le 17 octobre 2011 a eu lieu hier à Cahors dans la maison familiale de la rue Saint-Urcisse. Matthias Belmon, meurtrier présumé a refait les gestes qui ont conduit à la mort tragique de sa sœur.
La rue Saint-Urcisse est l’une de ces ruelles du vieux Cahors qui forment un entrelacs de couloirs étroits bordés de bâtisses moyenâgeuses. La maison familiale des Belmon avec ses fenêtres en ogive reste l’une des plus belles et l’une des plus tristes aussi. Depuis le17 octobre 2011 , elle est surtout la maison du meurtre là où derrière les murs de pierre, une jeune femme de 31 ans, stéphan Belmon, la propriétaire des lieux a été tuée. Plus de deux ans après les faits, le meurtrier présumé de Stéphan, son propre frère Matthias est revenu, hier, sur les lieux du crime qu’il a avoué, à l’occasion d’une reconstitution ordonnée par le juge du Pôle d’instruction d’Agen, Sylvie Tronche.
Dès le début d’après-midi, la police s’est postée aux entrées de la rue pour neutraliser le secteur. Pendant de longues minutes, les avocats, le Toulousain Me Georges Catala pour la défense et Me Laurent Belou du barreau de Cahors, au nom de la partie civile, ont attendu la venue de l’escorte. D’un véhicule de gendarmerie arrivé très discrètement jusqu’au pied de la maison, Matthias Belmon, le visage dissimulé par une veste et protégé par un écran de policiers et gendarmes sera extrait pour s’engouffrer aussitôt dans l’immeuble. Devant la juge, les avocats et les enquêteurs de la police scientifique, l’architecte cadurcien aujourd’hui âgé de 37 ans a refait les gestes. Toujours caché par un vêtement, on l’a deviné mimant son arrivée à l’entrée de la maison en tapant le numéro du digicode qu’il connaissait. La suite s’est déroulée à l’intérieur de l’appartement loin des objectifs. Des tas de questions restent encore sans réponse sur la chronologie des événements, l’origine de la dispute et le déferlement de violence qui a suivi. Vingt-cinq mois sont passés, le meurtrier présumé qui a séjourné dans une unité de soins psychiatriques à Cadillac en Gironde, a-t-il pu «clarifier l’irrationnel?» comme l’exprime un proche du dossier.Livrer les flashs, les souvenirs qui le hantent. Il faudra sans doute attendre le procés aux assises du Lot pour le savoir, un rendez-vous judiciaire qui pourrait avoir lieu avant l’été 2014.

«Pour comprendre ce qui s'est passé»

La mère de Stéphan et de Matthias s’est portée partie civile dans ce cruel drame familial. «Elle veut savoir simplement ce qui s’est passé cette nuit-là» explique Me Laurent Belou, son conseil.
Du côté de la défense, le choix a été pris de ne pas communiquer. Me Georges Catala respecte cette ligne. Alors quels seront les arguments plaidés au cours du procès l’an prochain ? La folie de cette nuit terrible, la fragilité psychologique et psychiatrique du meurtrier présumé. Mais seront-ils suffisants pour démontrer l’absence de préméditation ?

Le rappel des faits

Cahors 17 octobre 2011 au petit matin... Après avoir quitté, vers 1 heure, dans la nuit du dimanche au lundi, la table d’un restaurant où il partageait un repas, avec des amis, Matthias Belmon aurait rejoint sa maison de Goujounac. Ce n’est que vers 6 heures qu’il s’est rendu au domicile de sa sœur. Il aurait voulu s’expliquer sur la conduite des affaires. Le ton est alors vite monté et l’explication est devenue physique. Stephan aurait mordu son frère à un doigt, avant que ce dernier ne l’assomme avec un objet trouvé sur place. Il semble aussi probable que l’architecte cadurcien se serait servi, dans la bagarre d’un Taser (pistolet électrique), acheté un mois avant dans une armurerie parsiennne et d’une corde, qu’il avait avec lui.
Agen > 19 octobre. Le meurtrier présumé est mis en examen et écroué pour assassinat, à Gradignan. Le magistrat agenais retient la préméditation.
Goujounac > 25 octobre. C’est l’émouvant adieu à Stéphan. De nombreux Lotois, assistent ce jour-là aux obsèques de la jeune femme. Se pressaient dans une église comble, ses intimes, sa famille, les habitants du petit village dans le recueillement et le silence.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/12/06/1769223-cahors-reconstitution-dans-la-maison-du-meurtre.html

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