vendredi 29 novembre 2013

Braqueur tué à Sézanne : "l'enquête déterminera s'il y a état de légitime défense"

Le bijoutier de la Marne qui a tiré sur l'homme qui le braquait, jeudi, était toujours en garde à vue ce matin. Lors d'un point presse, le procureur de la République est revenu sur les circonstances du drame, précisant que ce sera à l'enquête de déterminer s'il y a oui ou non eu légitime défense.

Que s'est-il passé ? Selon les images de la vidéosurveillance prises à l'intérieur de la bijouterie, le malfaiteur est entré vers 16h30 dans la bijouterie située dans le centre ville de Sézanne, une comme de 5.000 habitants dans la Marne. Il a alors été servi par l'épouse du joaillier. Ce dernier, qui se trouvait à l'étage, est descendu, dissimulant une arme dans son dos, a expliqué le procureur de Châlons-en-Champagne vendredi matin lors d'une conférence de presse. "Après avoir été mis en joue par le malfaiteur avec un gomme-cogne, le bijoutier a reculé et sorti son arme, un pistolet automatique de calibre 9 mm, tirant à quatre reprises", a précisé Christian de Rocquigny, ajoutant que le bijoutier avait une "autorisation préfectorale" de détention d'arme.

Qui est le braqueur ? On en sait aussi un peu plus ce matin sur le profil du braqueur décédé. Il s'agit d'un récidiviste de 36 ans. Il a déjà été condamné à dix reprises, dont deux fois devant une cour d'assises pour vol avec arme, et avait purgé toutes ses peines. Il a succombé à ses blessures vers 17H30 jeudi, après avoir reçu quatre balles tirées par lebijoutier. L'autopsie du braqueur doit avoir lieu dans l'après-midi. Lors du braquage, il était armé d'un pistolet d'alarme dépourvu de munitions qui avait l'apparence d'une arme létale, a précisé le procureur.
Des complices recherchés. Selon le magistrat, avant de mourir, le braqueur  a déclaré à un passant : "On était trois, on vient du 94", le Val-de-Marne. Les complices, qui attendaient à l'extérieur de la bijouterie, ont pris la fuite en voiture et étaient toujours activement recherchés par les gendarmes de la section de recherches de Reims, qui ont déclenché le plan Epervier.

Qui est le bijoutier ?  D'après le procureur, citant l'épouse du bijoutier, le commerçant a déjà été attaqué quatre fois par le passé. Foucauld Toulemonde, poissonnier à Sézanne, avait expliqué à la presse que le bijoutier, âgé de 54 ans, s'était fait braquer "il y a six mois". "Ils avaient refait à fond la bijouterie il y a trois quatre mois, elle est toute neuve. Ils avaient investi dans des caméras, un sas de sécurité. Ils s'étaient mis à la page", selon M. Toulemonde. Le bijoutier, propriétaire de sa boutique, et qui vit à Sézanne depuis "cinq six ans", selon le poissonnier, est un "tireur de cible", qui "fréquente le stand de tir". Depuis le précédent braquage, "sa femme était traumatisée, vraiment heurtée. Elle avait beaucoup de mal à s'en remettre", a souligné ce témoin.
Y-a-t-il eu légitime défense ? C'est la première question à laquelle les enquêteurs vont devoir trouver une réponse. "Il ne faut pas aller trop vite, il faut prendre le temps, (...) l'enquête déterminera si oui ou non il y a état de légitime défense", a-t-il dit.

Lors d'une précédente affaire, à Nice, elle n'a pas été reconnue pour un autre bijoutier qui avait couru après son braqueur et l'avait abattu dans sa fuite. Mis en examen pour homicide volontaire, Stéphane Turk risque 20 ans de prison. Une partie de l'opinion avait alors pris fait et cause pour le bijoutier, jugé victime d'une insécurité grandissante, alors qu'il avait déjà été victime d'un vol à la disqueuse en 2012. Une page de soutien sur Facebook a recueilli des centaines de milliers de soutiens. Dès jeudi, des appels similaires étaient lancés sur Facebook à soutenir le bijoutier de Sézanne. Devant sa boutique, des rubans barraient toujours l'entrée vendredi matin. 
Un autre braquage imputable aux braqueurs de Sézanne ? Les policiers tentent d'établir si un lien peut être fait avec d'autres affaires. Plus tôt dans l'après-midi, une tentative de vol à main armée a eu lieu dans une agence du Crédit Agricole de Vitry-le-François, à 65 kilomètres à l'est de Sézanne. "Il est un peu tôt pour dire si c'est la même équipe", a dit Christian de Rocquigny.
 

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