mercredi 13 mars 2013

Empalot. Le meurtre du champion de lutte tué à l'arme blanche reste une énigme

Le père de famille, d'origine tchétchène, tué ce week-end dans le quartier d'Empalot, à Toulouse, était un adepte de la lutte libre, compétiteur et très respecté de sa communauté.
L'homme de 28 ans placé en garde à vue dimanche matin dans l'enquête sur le meurtre de Imonsolt Adil Gereev, 30 ans, dit «Iman», tuée à coups de couteau dans le quartier Empalot, à Toulouse, a été relâché dimanche soir. Aucune charge n'a été retenue contre ce proche de la victime. C'est lui qui avait conduit «Iman» à l'hôpital, samedi vers 22 h 15, victime de coups de couteau dans le haut du corps, en bas de son immeuble, avenue Jean-Moulin, à Empalot (notre édition d'hier).

Quatre coups de couteau

Les raisons de cette agression survenue entre 21 heures et 21 h 30 demeurent toujours mystérieuses. «Imam», employé dans le bâtiment et père de famille venait de quitter momentanément son domicile lorsqu'il a été attaqué. Hier, l'autopsie a mis en évidence quatre coups de couteau autour du cœur et de la clavicule, a précisé le parquet. La mort serait consécutive à une hémorragie. La division criminelle de la police judiciaire toulousaine poursuit ses investigations. La victime n'était pas connue de la justice. Russe d'origine tchétchène, Imonsolt Adil Gereev installé depuis une dizaine d'années avec sa compagne et ses deux fillettes à Empalot était très impliqué au sein du club de lutte libre du TOAC, à Toulouse. À la fois, coach et animateur, ce solide père de famille était reconnu et apprécié de toute sa communauté aujourd'hui très affectée. «Iman prenait soin des siens et payait même la licence de lutte à ses proches lorsqu'il le fallait. C'était un compétiteur. Une personne très calme, généreuse et plusieurs fois titré au Daguestan, sa région d'origine», témoigne très choqué, Pascal Lemitre, président du TOAC lutte et ami d'«Iman». Une chaîne de solidarité s'est mise en place dès dimanche pour venir en aide à la famille et aux proches du champion de lutte, via l'association Toulouse-Caucase solidarité.

Vive émotion hier au club de lutte

«Iman n'était pas du genre à créer des embrouilles et il ne valait mieux pas lui en chercher… C'était un gars loyal et respectueux, on est tous effondrés», résume Pascal Lemitre, président et entraîneur du TOAC lutte. Hier soir, au deuxième étage de la salle de sport du complexe Léo-Lagrange à Toulouse, les lutteurs n'avaient pas la tête à s'entraîner. Regroupés autour de leur coach, à l'intérieur du grand cercle rouge qui délimite la zone de jeu, les combattants, tête baissée, fixent le tapis jaune et le silence s'installe. La mémoire d'«Iman» est dignement saluée par ses «petits frères» qui viennent de perdre plus qu'un partenaire, «un grand frère», un technicien hors pair. La Toulousaine Wafa connue pour sa participation à l'émission Kho Lanta et membre du club de lutte était également très proche d'«Iman». «Il la considérait comme sa petite sœur.» Ici, «Iman» avait ses habitudes. Ce colosse de 85 kg de muscle pour 1,80 m dispensait ses riches enseignements à des jeunes lutteurs qui marchaient sur ses pas. «Il était un compétiteur né, un technicien doté d'un véritable sens de l'équilibre, un vrai combattant», rappelle Pascal Lemitre témoin de la belle progression de ce garçon arrivé très jeune de son Daguestan natal. Qui a pu en vouloir à «Iman» au point de le tuer ? La question taraude tous les licenciés du club et l'ensemble de la communauté tchétchène plongée dans la détresse.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/03/12/1580320-le-meurtre-du-champion-de-lutte-reste-une-enigme.html

Aucun commentaire: