vendredi 12 octobre 2012

INFO LCI : 9 personnes mises en examen, dont une élue du 13e, dans une affaire de blanchiment

Selon nos informations, 9 des 17 personnes interpellées mercredi en France pour leur implication présumée dans un réseau de blanchiment d'argent lié à un trafic de drogue ont été mises en examen vendredi pour "blanchiment d'argent en bande organisée" et "association de malfaiteurs". Parmi ces personnes, des cols blancs, dont une adjointe au maire du 13e arrondissement de Paris.
Neuf des 17 personnes interpellées mercredi en France pour leur implication présumée dans un réseau de blanchiment d'argent lié à un trafic de drogue ont été mises en examen vendredi pour "blanchiment d'argent en bande organisée" et "association de malfaiteurs" et placées sous contrôle judiciaire après règlement d'une caution.

Parmi ces personnes, selon nos informations, figurent essentiellement des cols blancs, dont une adjointe au maire du 13e arrondissement de Paris. Elle est soupçonnée d'avoir touché près de 350 000 euros en liquide, de l'argent provenant du trafic de drogue, en l'échange de la mise à disposition du réseau chargé du blanchiment d'un compte bancaire dont elle disposait en Suisse auparavant. Compte sur lequel était déposée une somme équivalente.

Des flux pour 100 millions d'euros ?

Les huit autres personnes devaient être présentées dans les prochaines heures au juge en vue de leur probable mise en examen pour les mêmes chefs d'accusation, auquel s'ajoute le chef de "trafic de stupéfiants" .

Au total, ce sont vingt personnes, dix-sept en France et trois en Suisse, qui ont été interpellées mercredi, comme le révélait TF1 News le jour même. L'enquête lancée à Nanterre en février et transférée à Paris, avait mis au jour un réseau d'importation de cannabis entre le Maroc, l'Espagne et la région parisienne. Ce réseau avait déjà importé plus de huit tonnes de cannabis à cette époque.

Mais au cours de leurs recherches, les enquêteurs sous la direction de la JIRS de Paris (la juridiction interrégionale spécialisée dans la lutte contre la criminalité organisée) ont découvert un système de blanchiment d'argent assez inédit via "une machinerie complexe", selon le parquet de Paris. En six mois d'observation, les enquêteurs auraient constaté des flux d'argent représentant 100 millions d'euros.

Holding et paradis fiscaux

Une famille faisait venir du cannabis du Maroc via l'Espagne pour le revendre en France. Classique. Ce qui l'est moins, c'est qu'elle confiait ensuite l'argent cash à des Français, cadres, professions libérales, en possession de comptes en Suisse déjà alimentés. L'argent était remis à un collecteur central en Suisse.

Ce dernier payait les trafiquants espagnols et réinjectait la plus grande partie des fonds dans un circuit de blanchiment "orchestré depuis plusieurs années avec plusieurs membres de sa famille", selon le parquet. Ces espèces étaient remises à des clients souhaitant disposer d'argent liquide en France et ayant des comptes ouverts en Suisse dans une société financière "appartenant à la famille des blanchisseurs". "Les principaux protagonistes suspectés d'avoir organisé ce réseau sont des citoyens suisses de Genève et français de Paris, appartenant à la même famille d'origine marocaine", a précisé un communiqué du ministère public genevois.

Deux photos d'art saisies

Ces sommes étaient in fine transférées sur des comptes bancaires à l'étranger pour revenir aux organisateurs du trafic. En France, ont été notamment saisis plus d'un million d'euros en espèces et deux photos d'art d'une valeur d'un million d'euros ainsi que des armes. A Genève, ont été saisis plus d'un million de francs suisses - dissimulés dans une chambre forte derrière une penderie -, ainsi que 160 montres et des bijoux de grande valeur d'une estimation totale de près de 2 millions de francs suisses, selon les autorités suisses.
 

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