jeudi 28 juillet 2011

Un septuagénaire spolié toute sa vie

Simon Lobry,77 ans, n’a jamais eu accès à ses comptes. Une femme de 74 ans gérait tout à sa place. Des sévices corporels lui auraient été infligés par un jeune de 19 ans.

À Origny-Sainte-Benoîte (Aisne), petit village à 15 kilomètres de Saint-Quentin, peu de monde connaissait Simon Lobry. Le retraité de 77 ans « qui ne sait ni lire, ni écrire », selon son avocat, est un homme discret. Lorsque l’un de ses rares amis signale sa disparition le vendredi 15 juillet, les gendarmes enquêtent brièvement sur les digues de l’Oise, sans retrouver sa trace. Et pour cause, c’est l’hôpital de Saint-Quentin où il a été pris en charge, qui signale aux policiers sa présence au sein de ses services.
Un ongle arraché à la pince


Les médecins découvrent un homme hagard, portant sur lui des traces de sévices anciens et plus récents. Un ongle de sa main gauche aurait été retiré récemment avec une pince mais la victime ne semble pas disposée à en dire davantage. Dès lors, une enquête est ouverte et confiée non aux gendarmes compétents géographiquement mais aux hommes du commissariat central. Interrogé une première fois sur son lit d’hôpital, Simon Lobry a du mal à expliquer les coups, violences et brimades qu’il aurait subis pendant de nombreuses années au sein de la famille Caille, qui l’héberge depuis 45 ans. Le retraité a travaillé pour le compte du patriarche et vivait dans une pièce de l’imposante maison située à la lisière du village, proche de la commune de Neuvillette.

Lundi matin, Denis Caille, 41 ans et son fils de 19 ans ont été interpellés au saut du lit par une dizaine de fonctionnaires. Dans le même temps, la mère de Denis Caille, Jeanine, 74 ans, est elle aussi interpellée à Ribemont, autre village tout proche. Chez elle, les policiers mettent la main sur 4 000 euros en liquide. Étonnant puisque ses relevés n’indiqueraient que très peu de mouvements bancaires. Mais Mme Caille avait procuration sur le compte de Simon Lobry, qui lui, n’aurait jamais vu la couleur de son argent. Il perçoit 740 euros de retraite mensuelle, en plus d’une pension d’invalidité trimestrielle de 1 000 euros.

Le maire d’Origny-Sainte-Benoîte aurait eu vent de quelques agissements, sans qu’il en informe les autorités compétentes. Les protagonistes se trouvaient toujours en garde à vue hier soir. Le père de famille et son fils pourraient être déférés ce matin devant le parquet qui envisagerait de les juger en comparution immédiate cet après-midi ou demain. La grand-mère passerait devant le tribunal ultérieurement pour répondre d’abus de confiance.
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