mardi 3 juin 2014

L’étau se resserre sur l’une des versions des amants

SOMME-SUIPPE (51). Lundi, une reconstitution de l’assassinat de Julien Thévenet a eu lieu en présence des suspects qui ne sont autre que sa femme et l’amant de celle-ci.
Il était à peine 10 heures, lundi, lorsque Sébastien Chantereau et Sophie Richard sont arrivés tour à tour dans un fourgon de l’administration pénitentiaire, au 2 de l’impasse Jean-Moulin, à Somme-Suippe, un peu plus de quatre mois après l’assassinat de Julien Thévenet, ce militaire de 24 ans tué à coups de pioche dans le thorax, fin janvier, dans le garage de son habitation.
Périmètre bouclé, gendarmes en faction tout autour de la maison conjugale où vivaient Sophie Richard et son mari, cortège d’enquêteurs, de magistrats et d’avocats, médecin légiste et autres techniciens de police technique et scientifique, jamais cette ruelle située à l’entrée de la commune, d’ordinaire si tranquille, n’avait connu pareille agitation. Sans compter les journalistes à l’affût, maintenus à bonne distance des suspects mais aussi de la maison de plain-pied dans laquelle s’est déroulée, jusqu’aux alentours de 19 heures, la reconstitution du crime imputé aux deux amants.
Évacués discrètement de leur fourgon pour échapper aux regards des médias, ces derniers ont ainsi été amenés à revivre les terribles instants qui ont conduit à la mise à mort de Julien Thévenet. Face aux interrogations de la juge d’instruction, Delphine Jacquemet, l’un et l’autre n’ont eu d’autres choix que de mettre en pratique, sur les lieux mêmes où auraient été commis les faits, leur version divergente livrée aux enquêteurs.

Cette reconstitution semble avoir été utile

Une épreuve, certainement, pour Sébastien Chantereau qui a avoué avoir porté les coups de pioche mortels. Avec le même outil extrait des scellés, celui-ci a dû en refaire les gestes, mais cette fois, sur un mannequin. Quant à Sophie Richard, bien qu’ayant reconnu avoir fourni son assistance dans l’élaboration du crime, celle-ci a campé sur ses positions en contestant avoir aidé à la mise à mort de son mari.
Cette reconstitution semble néanmoins avoir été utile. Elle a notamment permis de mettre le doigt sur les éléments plausibles et cohérents de ce dossier et, par déduction, d’en éliminer d’autres. Les gestes, jusque dans le détail, ont offert de cette manière une vision plus claire de ce qui s’est probablement passé au soir du 24 janvier dernier.
Aussi les prochaines commissions rogatoires devraient-elles s’attacher à confronter de façon scientifique un certain nombre d’éléments nouveaux issus de la reconstitution. Avec, à la clé, l’intime conviction qu’une des deux versions puisse paraître plus cohérente que l’autre.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/l-etau-se-resserre-sur-l-une-des-versions-des-amants-ia0b0n357220

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