jeudi 17 avril 2014

Mort de Céline Tondo à l'hôpital de Castres : une farouche bataille d’experts

Trois ans après le décès de Céline Tondo au cours d’une intervention chirurgicale à l’hôpital, l’enquête est toujours en cours. Désormais, deux expertises se contredisent, l’une engageant clairement une faute du chirurgien. Et l’autre pas du tout.
La famille et les proches de Céline Tondo, cette jeune femme castraise de 34 ans décédée le 8 avril 2011 au cours d’une intervention chirurgicale à l’hôpital du Pays d’Autan, savaient que ce serait long et compliqué pour enfin savoir et comprendre ce qui s’est passé. Trois ans exactement après cette opération, une coelioscopie destinée à lui permettre d’avoir un enfant, l’enquête pour «homicide involontaire» est toujours dans le cabinet du juge d’instruction de Castres. Le gynécologue obstétricien qui a réalisé l’examen connu -à tord peut être- pour être une intervention banale, a été mis en examen mais conteste toujours sa responsabilité. Quant aux expertises menées par des médecins indépendants, elles sont au nombre de deux et leurs conclusions divergent profondément.
La première expertise, selon les propres mots de l’avocat toulousain de la famille Maître Catala : « Elle conclut de façon éclatante à la responsabilité du chirurgien qui a commis une faute caractérisée.» Ces experts évoquent « un geste malencontreux du docteur et il a été incapable de remédier à celui-ci ».
Autrement dit, ce chirurgien, au cours de la coelioscopie a accidentellement sectionné des vaisseaux iliaques qui ont provoqué une hémorragie qui n’a pu être contrôlée et a entraîné le décès.
En revanche, la seconde expertise, demandée par le mis en examen, est plus détaillée. Elle estime que la plaie des vaisseaux iliaques ne constitue pas une faute mais constitue un accident médical non fautif, rare « mais classique de la chirurgie coelioscopique ». En revanche, ce deuxième collège d’experts, au nombre de trois, estime que la cause finale du décès de Céline Tondo est due à une insuffisance respiratoire liée à un hémopneumothorax. Celui-ci aurait été provoqué par une plaie lors de la pose d’un trocart dans la phase de réanimation, pendant que l’équipe tentait de sauver Céline Tondo, dans l’urgence, et lui aussi qualifié « d’accident médical non fautif ».
D’ailleurs, ce collège d’experts estime qu’il n’y a ni faute ni négligence du gynécologue mis en examen « ou de quiconque » dans la chaîne d’intervention. Dans ce dossier éprouvant, il faudra donc peut-être une troisième expertise pour déterminer si un praticien doit être poursuivi devant un tribunal ou pas.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/04/17/1865036-mort-celine-tondo-hopital-castres-farouche-bataille-experts.html

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