mardi 18 février 2014

Tuerie de Chevaline : le suspect est un ancien policier municipal

Le suspect en garde à vue mardi dans l'enquête sur le quadruple meurtre de Chevaline en 2012 est un ancien policier municipal de Menthon-Saint-Bernard. Une perquisition a eu lieu dans l'après-midi dans un hameau près du lac d'Annecy.

Va-t-on enfin savoir qui en voulait à la famille al-Hilli ? Un an et demi après le quadruple meurtre de Chevaline, l'enquête vient de connaître une avancée majeure avec l'interpellation d'un individu mardi, au petit matin, par les gendarmes. Agé de 48 ans et vivant en Haute-Savoie, près des lieux de la tuerie, il était mardi en garde à vue.  Cet homme est un ancien policier municipal de Menthon-Saint-Bernard, selon une source proche de l'enquête. "L'intéressé, s'il s'agit bien de lui, a été révoqué en juin", a précisé à l'AFP Antoine de Menthon, maire de Menthon-Saint-Bernard. "Il a été radié de la fonction publique territoriale", a-t-il ajouté, confirmant une information de France 3 Alpes. Selon le maire, cet homme "a été prié de quitter son logement communal", après sa révocation.
D'après le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud, "cette interpellation, qui ne restera peut-être pas unique, est le fruit des témoignages recueillis notamment après la diffusion, le 4 novembre 2013, du portrait-robot d'un motard vu à proximité de la scène de crime et recherché activement par les enquêteurs". La garde à vue du suspect pourrait se poursuivre durant 96 heures, l'information judiciaire étant ouverte pour "meurtres en bande organisée".
Les gendarmes sondent un jardin à Talloires
Une perquisition a par ailleurs eu lieu ce mardi  après-midi dans maison du hameau de Talloires, à l'écart du lac d'Annecy en Haute-Savoie. Deux gendarmes de l'identification criminelle ont sondé le jardin à l'aide d'un détecteur de métaux. Equipés de pelles, ils ont creusé la terre autour d'un bosquet d'arbres dans le jardin d'une maison mitoyenne, bien entretenue, située dans un petit lotissement. A d'autres endroits, ils avaient planté des numéros pour baliser le terrain.
Selon une voisine, les nouveaux locataires de cette maison sont arrivés l'été dernier. Plusieurs gendarmes bouclaient dans l'après-midi, interdisant l'accès aux nombreux journalistes. Selon une source proche du dossier, une première perquisition avait eu lieu au village de Lathuile dans la matinée.
La piste locale jamais écartée
Outre la piste irakienne et la piste du frère du père de famille tué, cette piste locale faisait partie des pistes suivies très assidûment  par les enquêteurs, notamment à cause de l'arme utilisée pour le quadruple meurtre : un vieux Luger P06, une arme utilisée dans les années 1920 par l'armée suisse.
Le portrait-robot diffusé en novembre 2013 montrait un homme casqué et portant un bouc.  Les enquêteurs portaient beaucoup d'espoir sur ce casque, un modèle très particulier, avec ouverture lattérale et vendu à seulement 8.000 exemplaires.  Pourtant un mois après l'appel à témoins, début novembre 2013, Eric Maillaud ne cachait pas sur MYTF1News sa déception sur les résultats des appels reçus, tout en expliquant que l'année 2014 serait "décisive" avec la fin de l'analyse de toutes les données récupérées dans le cadre de cette affaire qui continue de mobiliser une trentaine d'enquêteurs à temps plein.
Saad al Hilli, un Britannique d'origine irakienne de 50 ans, avait été retrouvé mort de plusieurs balles dans la tête avec sa femme et sa belle-mère sur le parking d'une route forestière après la tuerie. Un cycliste de la région qui passait par là avait également été abattu. La famille al Hilli avait deux filles qui ont survécu au drame après que l'une d'elles a été laissée pour morte. Un motard avait été aperçu non loin de là par Brett Martin, un cycliste britannique qui a expliqué à la BBC l'avoir croisé au moment où il arrivait sur les lieux.
 

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