dimanche 1 décembre 2013

Berck-sur-Mer : la mère de la fillette noyée "exprime des remords"

La femme arrêtée vendredi soir à Saint-Mandé a reconnu être la mère de la fillette retrouvée morte sur la plage de Berck-sur-Mer le 20 novembre et l'avoir volontairement noyé. Mise en examen pour assassinat samedi après-midi, elle risque la perpétuité.

Son acte était prémédité. La mère de la fillette retrouvée morte il y a dix jours sur la plage de Berck-sur-Mer a expliqué aux enquêteurs de la police judiciaire de Lille et au juge d'instruction qu'elle s'était rendue dans cette station balnéaire du Pas-de-Calais avec "l'intention de mettre fin aux jours de son enfant". Fabienne Kabou, 36 ans, a été mise en examen pour assassinat samedi après-midi. Elle vient de passer sa première nuit en prison.
"C'est une femme au profil psychologique tout à fait étonnant", a déclaré son avocate Me Fabienne Roy-Nansion, à la sortie du tribunal de Boulogne-sur-Mer "Et je dois dire qu'elle me bouleverse", ajoute-elle. "Elle réalise ce qu'elle a fait" et "bien sûr qu'elle exprime des remords". "Elle ne cherche pas à se trouver des excuses. Au contraire, elle dit n'être pas défendable", a ajouté l'avocate. Comme vous le révélait MYTF1News, samedi matin, cette femme de 36 ans, arrêtée vendredi soir à Saint-Mandé, en banlieue parisienne, est passé aux aveux lors de sa garde à vue. Selon un communiqué du parquet de Boulogne-sur-Mer, la petite fille s'appelait Adélaïde et était âgée de 15 mois. Sa mère "l'a déposée vivante sur la plage alors que la marée montait", précise le parquet, ajoutant : "Elle ne s'était jamais rendue dans cette ville, dont seul le nom a retenu son attention". Après avoir laissé sa fille, elle serait rentrée à son domicile, qu'elle n'a plus quitté, hermétique au moindre appel à témoins.
Un enfant pas compatible avec sa vie de couple. Reste à comprendre le mobile d'un tel acte. Lors de son audition, cette femme d'origine sénégalaise et de nationalité française, aurait expliqué avoir eu du mal à gérer cette enfant avec sa vie de couple. Sans travail, sans ressources, étudiante en philosophie, elle vivait dans un atelier d'artiste à Saint-Mandé avec un homme de 63 ans, qui serait le père et à qui elle a expliqué à son retour avoir remis sa fille à sa mère pour qu'elle soit prise en charge au Sénégal. "Lui aussi affirme qu'il n'a eu aucun écho de la disparition de l'enfant", dit le parquet.

Stupéfaction des voisins. Dans le quartier où habitait la mère et sa fille, on reste interloqué. A Saint-Mandé, les voisins se remémorent en général une femme discrète, et certains n'ont jamais vu d'enfant en sa compagnie. Son compagnon est selon eux sculpteur et serait le propriétaire d'un coquet atelier dans l'arrière-cour de l'immeuble. Un résident décrit une "femme à l'air vraiment sympathique", "avenante, avec le sourire". Une autre explique que le bébé était toujours très bien habillé.

Marche blanche à Berck. Au moment même où Fabienne Kabou comparaissait devant le juge, une marche blanche était organisée à Berck-sur-Mer en hommage à la fillette par un collectif d'anonymes qui s'est formé sur les réseaux sociaux. Des fleurs et des nounours ont été déposées dans le sable, à l'endroit où la fillette a été retrouvée mercredi dernier par des pêcheurs de crevettes. L'émotion était très forte, comme le montre cette vidéo.
Irresponsabilité pénale ou perpétuité ? Les enquêteurs ont identifié la suspecte grâce à des témoignages obtenus après diffusion de communiqués et aux recoupements faits à partir des fichiers de police : la jeune femme était inscrite au Fichier national des étrangers. Les experts devront désormais déterminer l'état de discernement dans lequel se trouvait la jeune femme lorsqu'elle est passée à l'acte sur la plage. Elle risque la perpétuité.  
 

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