mercredi 13 novembre 2013

La colère des parents de Charlène

Ni fleur, ni plaque. Telles étaient les volontés de Virginie et François Hénon lors des obsèques de leur fille Charlène,morte à 15 ans dans l’accident de car qui l’emmenait à Prague avec sa classe du collège Notre-Dame de Reims, le 8 avril. Sept mois ont passé. Avec le temps, nombreux furent les amis de l’adolescente à exprimer le besoin d’avoir un lieu pour se recueillir. « Alors nous leur avons parlé du cimetière de Poix-Terron où notre fille repose dans les Ardennes. Nous venons d’y faire ériger une stèle. Les gens qui le souhaitent peuvent s’y rendre. »
Dans la maison familiale d’Heutrégiville, la souffrance est toujours là, la volonté de savoir également. « Nous avons eu de grands moments de solitude. Certaines personnes nous ont dit que cela ne servait à rien de comprendre ce qui s’était passé et qu’il fallait oublier. Pas question ! Il y a une cassure dans notre vie. Nous chercherons toujours à comprendre et à combattre cette injustice qui nous a frappés. L’enquête est en cours. Elle avance sérieusement. Ce sera sans doute long mais nous avons confiance. Nous savons qu’elle est entre de bonnes mains, en France comme en République Tchèque. »
Aujourd’hui, les époux Hénon déclarent ressentir de la « colère » envers les organisateurs du voyage. « Nous leur avons confié Charlène, ils ne nous l’ont pas rendue. On la dépose le soir, on apprend le matin qu’elle est morte, qu’il n’y avait qu’un seul chauffeur dans le car alors qu’on croyait qu’ils étaient deux. Jamais on ne nous l’avait dit. »

« Je ne monterai jamais dans ce car-là »

Entre colère et chagrin, le couple doit cependant continuer à vivre, ne serait-ce que pour la petite sœur de Charlène, 10 ans. Se pose notamment le souci de son orientation l’an prochain en 6e. « Il était prévu de l’inscrire à Notre-Dame mais ce n’est plus possible. Cet établissement nous évoque trop de mauvais souvenirs. » Le collège de Bazancourt dont elle dépend ? « Nous avons appris que le transport scolaire est maintenant assuré par Champagne Mobilités, la compagnie qui a eu l’accident. Notre fille est catégorique : « Maman, je ne monterai jamais dans ce car-là. »
http://www.lunion.presse.fr/region/la-colere-des-parents-de-charlene-ia18b0n249022

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