mardi 13 août 2013

Accident de car dans l'Aude: le psychopathe craignait d'être assassiné

Le déséquilibré qui a provoqué la sortie de route mortelle d'un autocar sur l'A9 dimanche venait d'être recalé par la Légion étrangère et avait peur qu'on l'emmène en Espagne pour l'assassiner. Cet accès de paranoïa serait à l'origine de l'accident.

On en sait un peu plus sur la personnalité de l'homme suspecté d'avoir provoqué l'accident de car meurtrier sur l'A9 dans l'Aude. L'homme, apparemment passablement déséquilibré, venait d'être recalé par la Légion étrangère et avait peur qu'on l'emmène en Espagne pour l'assassiner, a indiqué le parquet mardi.
Le déséquilibré avait pris le car à Marseille de son plein gré. Auparavant, "il s'était présenté à la Légion étrangère à Aubagne (près de Marseille), il avait subi les tests", mais la Légion n'avait pas voulu de lui, a dit le procureur. Ce passager ukrainien, atteints de bouffées délirantes de type paranoïaque selon la première expertise psychiatrique, aurait manifesté sa crainte au moins à deux reprises au cours du voyage, a indiqué un enquêteur. Alors, quand le jeune homme de 29 ans demande au conducteur de s'arrêter pour satisfaire un besoin pressant tandis que le reste du car dort, "le fait qu'on lui oppose un refus (lui) confirme qu'il est victime d'un complot", a rapporté le procureur de Narbonne David Charmatz. Le ton ne serait pour ainsi dire pas monté; "cela a été quasiment immédiat (...) le chauffeur lui a dit: mais non, on vient de s'arrêter à Vinassan. Il a saisi le volant, il a tiré". Le passager n'aurait pas vraiment manifesté d'agressivité.
Discernement "fortement altéré" Le car de la compagnie Eurolines, qui transportait 41 passagers essentiellement français et espagnols et trois chauffeurs de Marseille à Murcie (sud de L'Espagne), est sorti de l'autoroute à hauteur de Fitou (Aude) et a dévalé le talus pour s'immobiliser plusieurs mètres en contrebas. L'accident a fait deux morts et une trentaine de blessés. Le déséquilibré avait pris le car à Marseille de son plein gré. Auparavant, "il s'était présenté à la Légion étrangère à Aubagne (près de Marseille), il avait subi les tests", mais la Légion n'avait pas voulu de lui, a dit le procureur.

Le psychiatre qui l'a examiné a diagnostiqué des troubles ayant "fortement altéré, voire aboli son discernement". Il pourrait donc être déclaré pénalement irresponsable et ne jamais être jugé. Il a été interné d'office dans une unité psychiatrique. "Il est complètement absent au monde, il est dans sa bulle. Tant qu'on s'occupe de lui, il est content parce que ça veut dire que le complot qu'il suppose et qu'il a inventé ne se réalise pas", a dit le procureur. Le parquet prévoyait d'ouvrir mardi soir ou mercredi matin une information judiciaire pour homicides et blessures involontaires. De nouvelles expertises confirmeront ou infirmeront le diagnostic du psychiatre.
 

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