lundi 11 mars 2013

Vingt-sept ans après, la mort d'Isabelle reste une énigme

En juillet1986, le corps d'Isabelle Mesnage 20 ans, était découvert sur un chemin de la Somme. La victime a pu croiser deux criminels.

Il fait particulièrement chaud en cet été 1986. Ce vendredi 4 juillet un agriculteur, au volant de son tracteur va travailler dans ses champs sur le territoire de la commune de Villers-Bretonneux, à une vingtaine de kilomètres d'Amiens. Mais, ce jour-là il ne travaillera pas. Alors qu'il circule sur un chemin de terre il aperçoit, un peu en retrait, ce qui pourrait bien être un corps. L'homme arrête l'engin agricole, saute à terre. C'est bien le cadavre d'une femme qui gît à terre. Il remonte sur son tracteur et fonce à la gendarmerie de Villers-Bretonneux distante de quelques centaines de mètres. Les militaires se rendent sur les lieux. Ils découvrent le corps d'une jeune femme.

Elle travaillait au service informatique du CHU d'Amiens


Cette dernière, dont la disparition a été signalée 5 jours plus tôt, se nomme Isabelle Mesnage. Elle a 20 ans. Non loin de son corps, les gendarmes découvrent son sac à dos et un bâton ensanglanté.

Isabelle Mesnage est une jeune femme sans histoires. Elle travaille depuis quelque temps au service informatique de l'hôpital d'Amiens et réside à Corbie, près d'Amiens, où elle loue un studio. Sportive, elle s'est inscrite au club de tennis de sa commune où elle se rend régulièrement.

Le jour de sa disparition elle a participé à un tournoi. Contrairement à son habitude, elle n'est pas rentrée chez elle. Elle a pris son sac à dos, puis est partie pour une randonnée. En fait, une marche qui commençait à Corbie et Villers-Bretonneux.

Les gendarmes de la brigade de recherches d'Amiens, saisis de l'enquête, sont confrontés à une série de difficultés. Lorsque le corps d'Isabelle Mesnage est découvert, il a séjourné plusieurs jours en pleine chaleur.

Lors de l'autopsie, il ne sera pas possible de déterminer si la victime a été ou non victime d'une agression sexuelle. Nous sommes au milieu des années quatre-vingt. Les téléphones portables n'existent pas et les recherches scientifiques sur l'ADN en sont à leurs balbutiements.

Isabelle avait-elle rendez-vous avec quelqu'un ? On ne le saura jamais. Pendant des années les gendarmes vont enquêter. Un homme sera placé en garde à vue, puis remis en liberté. Dans un journal intime, la jeune femme évoque une relation amoureuse avec lui. Mais il dispose d'un alibi.

L'enquête rebondit en août 2002. Non loin de l'endroit où le corps d'Isabelle Mesnage a été découvert, un autre meurtre est commis. Celui de Christelle Dubuisson. La jeune femme âgée de 18 ans, découverte sous un fourgon, porte la trace de plusieurs coups de couteau. Arrêté en novembre 2002, Jean-Paul Leconte sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour ce crime ainsi que pour celui de Patricia Leclercq dont le corps avait été retrouvé, en juillet 2002, à Ville-sur-Ancre dans l'est de la Somme.

Le dossier sur l'enquête d'Isabelle Mesnage prescrit


Les gendarmes de la section de recherches de la région de gendarmerie de Picardie découvrent, qu'en juillet 1986, Leconte, à l'époque appelé sous les drapeaux, a été déclaré déserteur. Un témoin indiquera avoir vu, non loin des lieux du crime, une Golf rouge. C'est justement le véhicule que conduit Leconte à l'époque.

Autre élément troublant, Francis Heaulme le «routard du crime » est signalé en Picardie à la même époque, comme en témoigne Jean-François Abgrall, le gendarme qui l'a arrêté, dans son livre Dans la tête du tueur.

Mais le problème, c'est que le dossier sur cette enquête est prescrit. Il s'est passé dix ans depuis que le juge d'instruction chargé du dossier a rendu son ordonnance de clôture. Même si demain un criminel était identifié, il ne pourrait plus être poursuivi.

http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Vingt-sept-ans-apres-la-mort-d-Isabelle-reste-une-enigme

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