mardi 19 mars 2013

Affaire du vendangeur pendu. Les ratés d'une enquête

Les conditions de la mort d'Aurélien Pioger restent, à ce jour, mystérieuses. En cause : une enquête pas assez poussée.
Des anomalies dès le départ
Dimanche 19 octobre 2008, 10 h 30. Emmanuel Barré découvre le cadavre d'Aurélien Pioger, pendu sous l'appentis de vigneron, sur le terrain de son grand-père, au relais de chasse des Godissarts, à Saint-Lambert-du-Lattay. Il appelle les gendarmes. Lors des premières constatations, ceux-ci découvrent un certain nombre d'anomalies. « Ses pieds étaient posés à plat, au sol, se souvient Emmanuel Barré. On ne voyait plus trop ses yeux tellement son visage était tuméfié. »
Un étrange avis contraire
Deux témoignages recueillis par les gendarmes pouvaient permettre d'orienter l'enquête. Celui des grands parents, pour qui Aurélien n'a jamais été suicidaire ; mais aussi celui du viticulteur de La Jumellière, qui affirme le contraire. Pour le second, les militaires démarrent le procès-verbal en indiquant qu'ils sont à la gendarmerie de La Jumellière. « Non, c'était chez moi, sous la véranda », dément le viticulteur, formel.
Une enquête préliminaire
Sur la foi de ces informations, le parquet d'Angers choisit d'ouvrir une enquête préliminaire : un cadre large, qui permet de lancer des investigations, sans certitude qu'il existe bien une infraction. Cette procédure offre moins de contraintes. Les garde à vue et perquisitions y sont plus compliquées.
On perd donc les précieuses premières heures de l'enquête. Les témoins prennent le large.
Un camion rendu puis détruit
C'est à ce moment aussi que l'on perd des pièces indispensables, comme le camion d'Aurélien, rendu à la famille puis détruit. Au regard de la qualification retenue aujourd'hui, c'était une partie de la scène de crime. Il faut ensuite presque un mois et demi pour que, en plein climat de remise en cause du rôle du juge d'instruction par le pouvoir en place, on décide d'ouvrir une information judiciaire. En tout, trois magistrats s'y colleront. Les principaux suspects seront interpellés plus de quatre mois après les faits. Que de temps perdu. Sans doute celui de la vérité.
 

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