jeudi 17 janvier 2013

Joan veut savoir qui lui a crevé un œil

Jeudi 17 janvier devant la cour d'Appel de Toulouse Joan Celsis tentera d'obtenir la réouverture de l'enquête sur l'auteur du tir de flash-ball qui lui a détruit un œil le 19 mars 2009.
Près de quatre ans après les faits l'enquête n'a toujours pas établi qui vous a tiré dessus ?
J'ai le sentiment que l'enquête piétine. Il est désormais établi que j'ai été touché par un flash-ball. Que ce tir était illégal pour deux raisons : il n'était pas justifié au moment où les policiers ont fait feu, et il est interdit de tirer à hauteur du visage. Le but de l'enquêté conduite par le juge Guichard était de déterminer quel policier parmi les quatre porteurs de flash-ball est l'auteur du tir qui m'a touché. Mais les quatre policiers ont finalement bénéficié d'un non lieu.
Vous relevez plusieurs irrégularités dans l'enquête ?
Effectivement : d'abord je déplore que les caméras de vidéo surveillance qui ont filmé la manifestation rue Alsace aient été si rapidement effacées. Selon le juge c'est parce que j'ai déposé plainte une semaine après les faits. Ensuite je ne comprends toujours pas pourquoi le juge d'instruction a refusé d'organiser une reconstitution. Selon lui il fallait d'abord connaître l'identité du tireur alors que pour moi et mes avocats Mes Julien Brel et Pascal Nakache c'était un moyen de découvrir son identité. Enfin, les policiers ont manifestement menti lors de l'enquête interne conduite par l'inspection générale des services. Car ils ont d'abord soutenu qu'ils n'étaient que trois à être armés de flash-balls. Ce n'est qu'après que j'ai fourni des photos montrant les quatre policiers de la Bac porteurs de flash-balls qu'ils ont admis devant le juge qu'ils étaient bien quatre, mais les policiers de l'IGS n'ont jamais eu la vraie version. C'est pour ces raisons que je demande à la cour d'appel de rouvrir l'enquête.
Vous n'avez pas le sentiment d'un combat perdu d'avance ?

Mon cas n'est pas unique quatre autres affaires du même type ont été portées devant la justice. Lors du procès de Pierre Douillard à Nantes l'instruction a établi qui était le tireur. Mais le policier a été relaxé car il avait agi sur ordre de son supérieur. Les autres affaires n'ont pas encore été jugées. Mais nous sommes quatre à avoir perdu un œil à cause d'un tir de flash-ball et nous avons le droit comme n'importe quelle victime, de savoir qui nous a tiré dessus et dans quelles circonstances.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/01/15/1536496-joan-veut-savoir-qui-lui-a-creve-un-il.html

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