lundi 26 novembre 2012

Dupont de Ligonnès : de nouvelles fouilles lancées

Le temps passe mais la mobilisation des enquêteurs ne faiblit pas. Presque vingt mois après le de sa femme, Agnès, et de ses quatre enfants au domicile familial de Nantes (Loire-Atlantique), le sort de Xavier Dupont de Ligonnès reste une énigme. Dans les jours suivant la tuerie de la nuit du 3 au 4 avril 2011, le père de famille, suspect numéro un, avait entrepris un long périple jusque dans le Var avant de disparaître. ou ? C’est cette dernière hypothèse que les enquêteurs, divisés sur la question, veulent une fois encore vérifier. Selon nos informations, de nouvelles recherches vont être effectuées dans les environs de Roquebrune-sur-Argens (Var), là où la trace de Xavier Dupont de Ligonnès s’est perdue le 15 avril 2011. Une caméra de vidéosurveillance l’avait alors filmé quittant à pied, et sac sur le dos, le parking de l’hôtel Formule 1.

L’opération, « imminente » selon une source judiciaire, sera moins étendue que celle menée autour du rocher de Roquebrune en avril et juin 2011. « Il ne s’agit pas de retourner dans les zones déjà fouillées, mais de sonder des endroits très difficiles d’accès, hors des sentiers de randonnée habituels », détaille cette même source. Les recherches viseront des grottes, des galeries souterraines ou d’anciennes mines de potassium fermées, situées notamment près de Roquebrune et autour de Draguignan et Lorgues, deux villes où la famille Ligonnès avait vécu entre la fin des années 1980 et le début des années 1990. Le littoral, lui, devrait être exclu, plusieurs proches ayant insisté sur la phobie de l’eau du meurtrier présumé.

Ces fouilles s’inscrivent dans une phase d’enquête commencée cet été. A la demande du juge d’instruction Robert Tchalian, les policiers sont retournés dans le Var mener de nouvelles investigations pour tenter de déterminer si le père de famille est resté dans la région après avoir quitté l’hôtel, ce qui accréditerait la piste du suicide. « Cette fois, il s’agissait moins de recueillir des témoignages que de trouver des indices matériels, en faisant le tour des services des objets trouvés, par exemple », explique une source proche de l’affaire. Les enquêteurs ont également fait du porte-à-porte autour de l’hôtel de Roquebrune et des lieux que le suspect avait fréquentés lors de ses nombreux passages dans le Sud.

Dans le même temps, la thèse d’une cavale n’est pas exclue, malgré le peu d’indices. Au tournant de l’année 2012, des policiers s’étaient rendus en Espagne interroger des proches de l’épouse de Xavier de Ligonnès. Au printemps dernier, le témoignage d’un restaurateur italien, qui pensait avoir servi le père de famille, avait cette fois convaincu les enquêteurs de franchir les Alpes. Deux pistes vaines. Parallèlement, des vérifications ont été menées dans les aéroports et les gares, mais aussi dans différentes préfectures pour s’assurer que le père de famille n’avait pas fait fabriquer de faux papiers d’identité sous un de ses nombreux pseudonymes. Sans succès, là encore.

Pourtant, un élément continue de troubler les enquêteurs : les bijoux de valeur que possédait son épouse, Agnès, ont mystérieusement disparu. « La famille les a réclamés, et l’on s’est alors aperçu qu’ils étaient manquants », relève une source judiciaire. Un butin qui aurait pu permettre à Xavier de Ligonnès de financer, un temps au moins, une éventuelle cavale. Les policiers ont ainsi fait le tour des revendeurs d’or de la région nantaise pour vérifier que le suspect insaisissable n’a pas échangé les précieux métaux contre de l’argent liquide. Nouvel échec, mais cette découverte laisse ouverte la thèse d’une fuite. D’autant qu’à ce jour une analyse poussée de ses comptes bancaires sur plusieurs années n’a pas permis de révéler l’existence d’une réserve de fonds cachée.

http://www.leparisien.fr/faits-divers/dupont-de-ligonnes-de-nouvelles-fouilles-lancees-25-11-2012-2353115.php

Aucun commentaire: