vendredi 16 novembre 2012

Corse : "la racine du mal c'est le fric"

La racine du mal, les gens le savent bien, c'est le fric (...). Si le président de la République et si le Premier ministre ont parlé et si M. Valls et Mme Taubira sont en Corse, il va falloir qu'ils expliquent et communiquent sur les flux financiers en Corse et sur les actions qu'ils comptent mener", a déclaré jeudi matin Dominique Bucchini, président de l'Assemblée de Corse, sur France Bleu RCFM, au lendemain de l'assassinat à Ajaccio du président de la Chambre de commerce et  d'industrie de Corse-du-Sud, Jacques Nacer (lire : Qui était Jacques Nacer, l'homme tué en Corse ?).

Les ministres de l'Intérieur et de la Justice,
Manuel Valls et Christiane Taubira, sont arrivés dans la nuit de mercredi à jeudi sur l'île. Ils tiendront une conférence de presse à suivre en direct sur LCI à 11h30. Ce déplacement, initialement prévu à la fin du mois a été anticipé à la demande express de Jean-Marc Ayrault (lire : Corse : visite anticipée pour Valls et Taubira après un nouvel assassinat). Le Premier ministre a une nouvelle fois déploré jeudi matin, à Berlin, que la "mafia (soit) à l'oeuvre en Corse". Les décisions prises par le gouvernement il y a quelques semaines pour mettre fin à la violence en Corse "doivent être appliquées avec la plus grande fermeté, la violence n'est plus possible, la République, elle doit être partout", a dit à la presse le chef du gouvernement en visite à Berlin. Evoquant "les dix commandements d'Ayrault", présentés le 22 octobre pour lutter contre le crime organisé en Corse, M. Bucchini déplore pour sa part que "les Corses savent que par le passé beaucoup de décisions ont été prises qui n'ont pas été suivies d'effet".
La Corse, zone de non-droit ?

Pour le député UMP de Corse-du-Sud, Camille de Rocca Serra, il faut faire "confiance à la justice territoriale." "Trop d'affaires sont reportées à l'extérieur de l'île et je pense que la prise de conscience de la Corse doit se faire aussi dans la  responsabilisation", a-t-il déclaré à Europe 1. "On attend", a-t-il ajouté, "une action forte de l'Etat, de la République, en Corse. Qui passe par les investigations les plus appropriées". Le bâtonnier de l'Ordre des avocats d'Ajaccio, Me Marc Maroselli, a déclaré sur Europe 1 que "dans un endroit où il y a 17 morts dans l'année, où les années précédentes il y en a eu plus encore, on est obligé de faire ce constat (que) c'est une zone de non droit." 

17e exécution depuis janvier

Jacques Nacer, 59 ans, qui était aussi secrétaire général du club de football de L1 Athletic Club Ajaccio (ACA), présidé par l'ancien dirigeant nationaliste Alain Orsoni, a été mortellement blessé par balles par un homme seul, peu avant 19h, a indiqué le procureur de la République à Ajaccio, Xavier Bonhomme (lire : Corse : le président de la CCI de Corse tué par balles). Il s'apprêtait à fermer son magasin de vêtements de la rue Fesch, une artère piétonnière et très commerçante du centre-ville, quand un homme "cagoulé ou masqué", selon M. Bonhomme, a fait irruption, tirant plusieurs coups de feu. Atteint de "plusieurs tirs mortels", Jacques Nacer est décédé peu après l'arrivée des secours, a précisé M. Bonhomme.

Le tireur dont "le signalement est très flou" est parvenu à s'enfuir à pied sans être rattrapé. Jacques Nacer, un notable très connu en Corse, est la 17e victime d'homicide depuis le début de l'année dans l'île, désormais qualifiée de zone la plus criminogène d'Europe, compte tenu de sa population de 310.000 habitants
 

1 commentaire:

assurance obsèques prix a dit…

les obsèques de jacques nacer montre que la situation est explosive

Julie