vendredi 14 septembre 2012

Tuerie de Chevaline : "il n'y a pas de piste suédoise"

"C'est une piste à ranger au fond d'un tiroir", a affirmé une source proche du dossier interrogée vendredi matin par TF1News. Le fils de la victime la plus âgée de la tuerie de Chevaline n'a rien à voir avec le drame. Cette femme, de nationalité suédoise, est la mère d'Iqbal al-Hilli et la belle-mère de Saad al-Hilli. D'après des documents de justice suédois, son fils Haydar Thaher, 46 ans, souffrirait de schizophrénie et "a offensé, menacé et battu ses parents à plusieurs reprises pendant un temps très long". La police serait intervenue huit fois entre 2001 et 2007 à leur domicile dans la banlieue sud de Stockholm. L'ensemble des procès-verbaux donne l'image d'un homme irrascible, qui distribue les coups dès qu'il se sent agressé. De quoi en faire un suspect potentiel de la tuerie ? "La piste suédoise a été rapidement écartée tout simplement par ce que Haydar Thaher était interné au moment où se sont déroulés les faits", précise à TF1 News la même source proche du dossier.
L'enquête sur ce quadruple-meurtre se concentre donc toujours sur la France et sur la région de Londres, où vivait la famille de Saad al-Hilli, un Britannique d'origine irakienne (lire : Tuerie de Chevaline : le métier, la famille, l'Irak en pistes essentielles). Avec sa femme Iqbal et sa belle-mère Suhaila al-Allaf, ils ont été tués par balles à Chevaline, près d'Annecy, le 5 septembre, de même qu'un cycliste français apparemment victime collatérale. Les deux fillettes du couple âgées de 4 et 7 ans ont survécu à la fusillade, mais la plus âgée, témoin clé, n'a pu être interrogée. Elle est toujours hospitalisée à Grenoble dans un état grave. La brutalité du meurtre a été crûment illustrée jeudi à l'occasion des premières interviews télévisées du cycliste britannique, ancien de la RAF (Royal Air Force), qui a découvert le carnage (lire : Tuerie de Chevaline : "c'était comme dans les Experts").
Le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud, a passé la journée de jeudi au Royaume-Uni. Accompagné de Michel Mollin, l'un des deux juges chargés de l'enquête, il a passé près de huit heures à huis clos au poste de police de Woking, dans le comté du Surrey. "Nous sommes parfaitement conscients qu'Annecy n'est que le lieu fortuit de ce drame et que vraisemblablement, l'origine, les causes et les explications sont ici chez vous", a-t-il déclaré aux journalistes à son arrivée. Les deux parties ont souligné leur coopération cordiale sans minimiser les difficultés à surmonter, du fait des procédures et juridictions différentes entre les deux pays. A l'issue de la rencontre, la police du Surrey s'est félicitée dans un communiqué d'une "rencontre extrêmement productive". Selon une source proche de l'enquête, le procureur et le juge d'instruction doivent regagner la France ce vendredi.
 

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