"C'est une piste à ranger au fond d'un tiroir", a affirmé une
source proche du dossier interrogée vendredi matin par TF1News. Le fils de
la victime la plus âgée de la tuerie de Chevaline n'a
rien à voir avec le drame. Cette femme, de nationalité suédoise, est la mère
d'Iqbal al-Hilli et la belle-mère de Saad al-Hilli. D'après des documents de
justice suédois, son fils Haydar Thaher, 46 ans, souffrirait de schizophrénie et
"a offensé, menacé et battu ses parents à plusieurs reprises pendant un temps
très long". La police serait intervenue huit fois entre 2001 et 2007 à leur
domicile dans la banlieue sud de Stockholm. L'ensemble des procès-verbaux donne
l'image d'un homme irrascible, qui distribue les coups dès qu'il se sent
agressé. De quoi en faire un suspect potentiel de la tuerie ? "La piste suédoise
a été rapidement écartée tout simplement par ce que Haydar Thaher était interné
au moment où se sont déroulés les faits", précise à TF1 News la même source
proche du dossier.
L'enquête sur ce quadruple-meurtre se concentre donc toujours
sur la France et sur la région de Londres, où vivait la famille de Saad
al-Hilli, un Britannique d'origine irakienne (lire :
Tuerie de Chevaline : le métier, la famille, l'Irak en pistes
essentielles). Avec sa femme Iqbal et sa belle-mère Suhaila al-Allaf,
ils ont été tués par balles à Chevaline, près d'Annecy, le 5 septembre, de même
qu'un cycliste français apparemment victime collatérale. Les deux fillettes du
couple âgées de 4 et 7 ans ont survécu à la fusillade, mais la plus âgée, témoin
clé, n'a pu être interrogée. Elle est toujours hospitalisée à Grenoble dans un
état grave. La brutalité du meurtre a été crûment illustrée jeudi à l'occasion
des premières interviews télévisées du cycliste britannique, ancien de la RAF
(Royal Air Force), qui a découvert le carnage (lire : Tuerie
de Chevaline : "c'était comme dans les Experts").
Le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud, a passé
la journée de jeudi au Royaume-Uni. Accompagné de Michel Mollin, l'un des deux
juges chargés de l'enquête, il a passé près de huit heures à huis clos au poste
de police de Woking, dans le comté du Surrey. "Nous sommes parfaitement
conscients qu'Annecy n'est que le lieu fortuit de ce drame et que
vraisemblablement, l'origine, les causes et les explications sont ici chez
vous", a-t-il déclaré aux journalistes à son arrivée. Les deux parties ont
souligné leur coopération cordiale sans minimiser les difficultés à surmonter,
du fait des procédures et juridictions différentes entre les deux pays. A
l'issue de la rencontre, la police du Surrey s'est félicitée dans un communiqué
d'une "rencontre extrêmement productive". Selon une source proche de l'enquête,
le procureur et le juge d'instruction doivent regagner la France ce vendredi.
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