mardi 25 septembre 2012

Fraude fiscale : perquisition en cours chez Seillière et Wendel

L'information, révélée mardi matin par Le Monde, a été confirmée depuis lors de source judiciaire : une perquisition a été lancée au siège du groupe Wendel et au domicile du président du conseil de surveillance Ernest-Antoine Seillière. Elle a été déclenchée à la demande d'un juge d'instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée de Paris, Guillaume Daïeff. Une porte-parole de Wendel a toutefois démenti toute perquisition au siège de la société. "Nous n'avons reçu aucune visite à ce jour et à cette heure, Wendel n'est pas concerné par cette procédure pénale et n'a rien à cacher à la justice. Quant aux personnes privées, nous n'avons ni information ni commentaire", a-t-elle dit.
Le parquet de Paris avait ouvert fin juin une information judiciaire à la suite d'une série de plaintes de l'administration fiscale, contre 14 cadres et anciens cadres de la société d'investissement Wendel. Ces plaintes avaient été déposées à Paris, Nanterre et Créteil sur le fondement de l'article 1741 du code général des impôts qui réprime la fraude fiscale. Outre Ernest-Antoine Seillière, l'ancien président du Medef, figurent notamment parmi les personnes visées par ces plaintes l'ex-président du directoire du holding, Jean-Bernard Lafonta et Bernard Gautier, membres du directoire. Cette instruction est distincte d'une enquête préliminaire ouverte fin avril pour délit d'initiés et manipulation de cours par des dirigeants du groupe Wendel.
Ce que le fisc reproche aux cadres de Wendel
Selon un article publié il y a quelques semaines par Les Echos, les services fiscaux disent avoir constaté, dans les déclarations des cadres visés par les plaintes des "infractions fiscales graves et intentionnelles consistant en la minoration de la déclaration d'ensemble des revenus de l'année 2007". Bercy leur reproche de s'être "volontairement soustraits à l'établissement et au paiement de l'impôt". Ces responsables auraient élaboré un montage leur permettant de toucher 340 millions d'euros d'intéressement "net d'impôts", selon le journal.
Toujours selon les Echos, Ernest-Antoine Seillière a perçu 65 millions d'euros de gratifications et doit 40 millions d'euros au fisc et Jean-Bernard Lafonta, qui a perçu 150 millions d'euros, doit une centaine de millions.
La Commission des infractions fiscales avait donné son avis mardi 19 juin aux services fiscaux sur les dossiers. Le 3 mai, le Comité des abus de droit qui siège au Conseil d'Etat avait jugé fiscalement incorrect le montage financier réalisé dans l'affaire Solfur, la société créée pour réaliser cette opération. Le fisc estime que les sommes auraient dû être déclarées comme salaires et réclame donc, avec les pénalités, environ 240 millions d'euros.
 

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