vendredi 21 septembre 2012

Boulogne-Billancourt : soupçons de corruption à la sous-préfecture

Trois agents de la sous-préfecture de Boulogne-Billancourt sont en garde à vue dans le cadre d’une sur un vaste trafic de voitures de luxe. Employés au service des cartes grises, ils sont soupçonnés d’avoir validé des dizaines de faux documents pour permettre l’immatriculation de voitures importées notamment des Etats-Unis. Les agents étaient dans le collimateur de l’Office central de lutte contre le organisé (OCLCO), la superbrigade de répression du banditisme à l’échelon national, depuis un an.

L’enquête a débuté avec un tuyau arrivé aux oreilles des policiers sur des garagistes véreux revendant de luxueux véhicules faussement immatriculés, avec la complicité d’agents corrompus de la sous-préfecture.

Le parquet a ouvert une enquête préliminaire à l’automne dernier. Le tuyau s’est rapidement vérifié. Aussi, en février dernier, le parquet a ouvert une information judiciaire pour « corruption, escroquerie en bande organisée, falsification de documents administratifs, faux et usages de faux ».

Arrivées sur le territoire national, les belles Chevrolet, Dodge, Aston Martin doivent se faire une virginité pour circuler sur les routes de
. Il leur faut répondre à des normes, vérifiées à la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (Driee), ex-services des Mines. Si tout va bien, le propriétaire repart avec un procès-verbal présenté au service des cartes grises pour l’obtention de l’immatriculation.

C’est à ce stade qu’interviennent les agents du service qui auraient notamment validé les procès-verbaux falsifiés, voire participé à leur élaboration. La rétribution versée aux employés véreux n’est pas encore clairement établie. Certains avancent la somme de 100 à 150 € par carte grise délivrée. Environ deux cents voitures de luxe auraient ainsi été immatriculées avec la complicité des agents de la sous-préfecture. Toujours en garde à vue hier, ils devraient être présentés à un juge d’instruction aujourd’hui, en même temps que quatre complices. Hier, huit premiers suspects, notamment des garagistes arrêtés dans ce gros coup de filet de l’OCLCO, devaient être présentés aux deux juges chargés de l’instruction.

Deux affaires de trafic de faux documents en un an

A la sous-préfecture de Boulogne, c’est la consternation. D’autant qu’en février dernier une première affaire gênante a éclaté. La directrice du service des étrangers délivrait des cartes de séjour sur la base de faux documents.

A l’époque, le préfet avait saisi l’inspection générale de l’administration, l’équivalent de la police des polices, pour faire la lumière sur les soupçons de corruption au service des étrangers mais aussi au service des cartes grises. Deux des trois agents ont d’abord été visés par cette enquête administrative, avant que les investigations de l’OCLCO ne révèlent l’implication du troisième employé douteux. « Tous ont été écartés de leur poste », indiquait la préfecture hier. L’administration n’exclut pas de se porter partie civile.


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