Un sentiment de fatalité a succédé à celui d'effroi à Pons, ville de presque 3 000 habitants située entre Saintes et Jonzac. « Ça devait arriver », peut-on entendre dans la bouche de beaucoup de monde aujourd'hui. Dans la nuit de vendredi à samedi, une jeune femme de 27 ans prénommée Pauline, toxicomane, a été agressée dans son appartement, rue du Maréchal-Leclerc, et est décédée des suites de ses blessures, touchée au cou par une arme qui n'a pas été retrouvée.
Le compagnon de la victime, qui était dans l'appartement au moment des faits, a d'abord été placé en garde à vue avant d'être relâché samedi en fin d'après-midi. Lui aussi est connu par la justice pour des délits liés à la drogue. L'intéressé a nié être l'auteur du meurtre et parle d'agresseurs extérieurs. « Il affirme qu'il dormait. Lorsqu'il s'est rendu compte de ce qui s'était passé, il est sorti dehors en hurlant. Ce qu'il raconte se tient. Nous n'avons pas d'éléments suffisants pour le garder », confiait, samedi, le procureur de La Rochelle Isabelle Pagenelle.
Grièvement blessée au coup
Le couple vivait au rez-de-chaussée d'un immeuble ancien avec la fille de la victime, qu'elle avait eu avec un autre concubin, âgée de sept ans. La jeune femme était également enceinte de quelques mois. Il était 1 heure du matin samedi lorsque les pompiers, le Smur (Service médicalisé d'urgence) et les gendarmes sont intervenus pour une personne grièvement blessée avec une plaie conséquente au niveau du cou. Malgré toutes les tentatives pour la maintenir en vie, les médecins urgentistes n'ont pu éviter son décès sur place vers 2 heures. Les techniciens de l'identité criminelle sont arrivés dans la foulée pour relever tous les indices susceptibles d'éclairer une enquête qui s'annonce délicate et longue.
La première piste à laquelle on songe est celle du milieu toxicomane et marginal. « Mais aucune hypothèse n'est écartée », a indiqué le procureur de La Rochelle. L'endroit où s'est déroulé le drame est, en tout cas, connu comme étant un lieu où la drogue tourne.
« On sait qu'il y a un trafic pas possible », reconnaissait hier Nicole Martin, maire adjointe aux affaires sociales à Pons. Un voisin du couple affirme, quant à lui, « que ça défilait beaucoup… » Et le soir, « on entendait souvent des éclats de voix ». Bref, la vie de ce couple n'était apparemment pas un long fleuve tranquille.
« Certes, mais personne ne mérite de mourir comme ça », fait remarquer la fleuriste située à quelques pas de l'appartement. Elle qui croisait souvent le couple qui promenait son chien évoque « des jeunes polis ».
Une autopsie du corps doit avoir lieu aujourd'hui pour déterminer la cause exacte de la mort et essayer de déterminer la nature de l'arme ou de l'objet qui a causé cette plaie au cou.
Si la culpabilité du compagnon est écartée, les enquêteurs devront maintenant découvrir qui d'autre était présent dans l'appartement avec la victime cette nuit-là.
http://www.sudouest.fr/2012/08/20/l-enquete-s-annonce-compliquee-798770-1491.php
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