mardi 12 juin 2012

Les écoliers ne mangeaient pas à leur faim: un agent accusé de vol

Dans le sud-ouest de la Somme, une secrétaire a été entendue lundi par les gendarmes après un flagrant délit de vol de plateaux-repas à la cantine.

L'affaire fait beaucoup de bruit parmi les habitants des cinq communes adhérentes au syndicat scolaire (Sisco) de Gauville, au sud-ouest de la Somme.

Sa secrétaire a été entendue lundi dernier par les gendarmes dans le cadre d'un flagrant délit de vol... de trois plateaux-repas à la cantine, opéré vers 6h45, avant l'arrivée du personnel chargé de gérer le périscolaire. Une plainte doit être déposée aujourd'hui par la présidente du Sisco Roselyne Boston.

Car les faits ne seraient pas nouveaux. Depuis plusieurs mois, des enfants se plaignent de ne pas assez manger à la cantine et d'avoir très faim en rentrant à la maison. «Des parents se sont inquiétés car les portions étaient trop petites, des morceaux de viande ou des hamburgers étaient divisés en deux, détaille André Fleury, le maire de Gauville. En janvier dernier, ils ont adressé un courrier à la présidente du Sisco pour lui demander des explications. Mais elle n'a pas donné suite et les a même menacés de porter plainte pour diffamation!»

C'est à ce moment-là que des parents, aidés par le maire, décident de mener leur propre enquête. Tous les soirs, pendant trois semaines à la mi-mai, ils ont compté les rations de repas déposées par le prestataire, avant de les revérifier le lendemain matin.

«Il manquait tous les jours des choses. Sur les huit pains commandés, il n'en restait que sept, il manquait des fruits, des yaourts, des plateaux-repas, etc. Une personne faisait son petit marché sans se soucier du fait que les enfants allaient être privés de nourriture», s'indigne André Fleury.

Hormis lui, personne ne semble vouloir commenter l'épisode de lundi.

La présidente de l'association des parents d'élèves, Anne-Catherine Devos, précise d'ailleurs qu'après concertation avec plusieurs parents, il a été décidé de ne pas «médiatiser» l'affaire et de « laisser les parents élus au conseil syndical du Sisco faire leur travail sereinement».

«Je tombe de haut»


Le mutisme domine même parmi les parents à l'origine de «la souricière » qui a permis de confondre la secrétaire lundi. «Ce jour-là, trois parents se sont planqués dès 5h30 avant que la secrétaire ne prenne son service à 6h30. Ils l'ont vue ressortir de la cuisine avec du pain, des barquettes de choux-fleurs et de viande, mais aussi avec des parts de fromage et des kiwis. Elle aurait dit que ce n'était pas pour elle qu'elle faisait cela», dévoile André Fleury.

Piégée, la secrétaire n'aurait pas opposé de résistance et reconnu tout de suite les faits. On ne sait pas encore les raisons qui l'ont poussée à commettre ces vols, une enquête est en cours.

La présidente Roselyne Boston, dont on sait qu'elle est son amie, a confirmé hier son indignation après une réunion extraordinaire du Sisco vendredi soir. «Les parents m'avaient en effet fait part de leurs soupçons mais on ne peut pas accuser sans preuve. Aujourd'hui, comme les autres, je tombe de très haut et suis profondément déçue. Priver des enfants de nourriture, je trouve cela inadmissible et condamnable», regrette Roselyne Boston qui devrait porter plainte aujourd'hui, comme deux autres maires des communes concernées.

http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Les-ecoliers-ne-mangeaient-pas-a-leur-faim-un-agent-accuse-de-vol

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