jeudi 31 mai 2012

Le Vosgien Yann Bello de retour sur les lieux du crime

Yann Bello est revenu hier sur les lieux du crime, celui dont il est accusé et qui lui doit, depuis le 18 juillet 2011, de dormir en prison.
Ce Vosgien de 41 ans est poursuivi pour le meurtre de sa femme, Charlène, 24 ans, dont il était séparé. Extrait de prison, Bello est bien revenu hier à La Rochelle, dans son quartier de la Genette, dix mois après les faits, mais est resté au pied de son ancien immeuble.
Reclus dans le fourgon de police, il n’a pas souhaité grimper au second étage, dans son ancien appartement, pour assister à la reconstitution organisée par le juge Yann Taraud. « Il n’a pas voulu assumer ses contradictions », souligne Me Cécile Hidreau, l’avocate de la famille de Charlène Bello. Cette dernière avait été violemment frappée à la tête, étranglée avec une serviette de bains et avait également subi des violences sexuelles.
Ce meurtre, commis par un Vosgien à l’autre bout de la France, pourrait ne présenter aucun intérêt si Yann Bello était un parfait inconnu pour la justice. Or, ce n’est pas le cas.
Ce cuisinier de formation a en effet été jugé par la cour d’assises des Vosges. C’était en 1997, il avait tout juste 21 ans, et, à ses côtés, se trouvait son copain Raphaël Maillant. Les deux hommes comparaissaient alors pour le meurtre de Valérie Bechtel, une de leurs amies, âgée de 20 ans et retrouvée morte le 12 août 1991 dans un bois de Thaon-les-Vosges.

Similitudes entre les deux meurtres

Uniquement mis en cause par les accusations de Yann Bello, Maillant avait écopé de 17 ans de réclusion pour cet homicide commis à Chavelot, dans le pavillon des parents de Valérie Bechtel.
Condamné, lui, à deux ans pour « recel de cadavre », Yann Bello avait assuré qu’ils avaient ensemble projeté de cambrioler le domicile des parents de Valérie Bechtel, que cette dernière, à leur grande surprise, était présente et qu’après s’être éclipsé avec un magnétoscope dérobé, il était revenu et avait constaté que Maillant avait tué la jeune femme. Cette dernière était morte asphyxiée, étranglée avec un torchon de cuisine.
Bello avait aussi avancé qu’il n’avait fait que transporter le corps dans la forêt de Thaon-les-Vosges.
Sorti de prison en 2004, Raphaël Maillant n’a cessé de clamer son innocence. En 1998 et 2005, il a saisi en vain la Commission de révision des condamnations pénales, filtre préalable à la Cour de révision. Si elle juge qu’un « élément nouveau est susceptible de faire naître un doute sur la culpabilité du condamné », la Commission de révision des condamnations pénales saisit alors la Cour de révision, seule habilitée à annuler un verdict ou à décider d’un nouveau procès.
Le meurtre de La Rochelle a relancé l’affaire Bechtel. En janvier dernier, dans le cadre d’une troisième requête de Maillant, la Commission de révision des condamnations pénales, au vu de ces éléments nouveaux, a ordonné un supplément d’information.
À la sortie du palais de justice de Paris, Me Sylvie Noachovitch, l’avocate de Raphaël Maillant, avait évoqué les similitudes entre les deux meurtres : « Le mode opératoire est le même. Charlène Bello a reçu des coups sur le visage, a été torturée et étranglée. Son cou était enserré dans une serviette, comme Valérie Bechtel. Je remarque aussi que le corps de cette dernière était nu et que Charlène Bello, elle, aurait peut-être subi un viol. Il y a donc aussi la même connotation sexuelle. À l’époque de l’affaire Bechtel, on avait souligné que Yann Bello était incapable d’accuser un ami à tort, incapable de faire du mal, qu’il n’était pas dangereux. Or, les rapports des psychiatres dans l’affaire de La Rochelle décrivent un personnage pervers et dangereux ».

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2012/05/31/bello-refuse-la-reconstitution

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