mercredi 14 mars 2012

Assassinat de Philippe Gletty : ces questions qui restent en suspens

Le stress comme seul mobile ?

Peu de monde croit en la version de Bettina Beau, qui dit avoir tué son patron « à cause du stress », et surtout pas les autres employés de Princeps Alu (lire nos éditions d’hier). Ce qui a le don d’irriter son avocate, M e Stéphanie Palle : « Pour l’heure, c’est la seule explication qu’elle donne. Elle dit ne pas avoir su gérer le stress lié aux difficultés financières de l’entreprise (NDLR : elle s’occupait de la comptabilité). Pourquoi ne pas la croire ? ». Si l’avocate ne nie pas qu’il puisse y avoir un autre mobile, « ce sera à l’enquête de le dire. Mais pour l’instant, nous n’en savons rien ».

Une éventuelle complicité ?

Bettina Beau a-t-elle bénéficié de l’aide d’un complice ? A priori, non. Le meurtre semble bien avoir été commis à l’endroit même où a été retrouvé Philippe Gletty. Ce qui exclurait la thèse du déplacement du corps après son décès (il lui aurait été impossible de le transporter seule). « Les constatations semblent correspondre à ses aveux » déclare le procureur de la république Jean-Daniel Regnauld, qui ne veut toutefois pas se montrer formel. Ainsi des analyses complémentaires (notamment balistiques) sont attendues, pour vérifier si la position du corps est compatible avec les déclarations de la suspecte.

Quand a eu lieu le crime ?

La date du décès de Philippe Gletty n’a pu être établie avec certitude, même s’il semble avoir été tué le jour même de sa disparition. Des analyses toxicologiques ont été effectuées lors de l’autopsie, leurs résultats ne sont pas encore connus. Il faudra aussi définir avec précision quand Bettina Beau a emporté avec elle l’arme de collection de son mari, qui a servi au meurtre. Et ce qu’elle a dit à Philippe Gletty pour l’attirer à La Terrasse-sur-Dorlay (où a été retrouvé son véhicule), avant de le convaincre de monter dans sa voiture, pour aller jusqu’au bord du ruisseau où il aurait été exécuté.

Quel profil psychologique ?

Ce sera indéniablement un élément majeur du dossier : le profil psychologique de Bettina Beau. « Il faut comprendre comment elle a pu en arriver à une telle extrémité » dit M e Palle. Des expertises médicales seront réalisées dans le cadre de l’instruction ; leurs résultats seront évidemment très attendus. En attendant, la suspecte « est abattue » ajoute l’avocate, qui précise que sa cliente « a parlé de mettre fin à ses jours après qu’elle eut réalisé ce qu’elle avait fait ». Elle n’est pas passée à l’acte, mais elle fait désormais l’objet d’une surveillance particulière en maison d’arrêt.

Combien de temps va durer l’enquête ?

Les proches de Philippe Gletty, mais aussi de Bettina Beau, aimeraient avoir rapidement les réponses à toutes ces questions. Mais « le temps judiciaire et le temps médiatique ne sont pas vraiment compatibles » aime à rappeler un avocat. Il faudra de longs mois d’instruction pour connaître les tenants et les aboutissements de ce drame. Et peut-être aussi attendre le procès pour comprendre comment une secrétaire a pu tuer son patron au bout de seize ans de bons et loyaux services.
http://www.leprogres.fr/loire/2012/03/14/assassinat-de-philippe-gletty-ces-questions-qui-restent-en-suspens

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