vendredi 17 février 2012

Mort de Corinne la serveuse : le mystère s'épaissit

L'autopsie du corps de Corinne Plo, pratiquée hier à Rangueil, n'a relevé aucun élément traumatique ni de violences sexuelles. Si la piste criminelle n'est pas écartée, celle de l'accident se renforce. La serveuse du « Terminus » aurait pu décéder d'hypothermie.
De quoi est morte Corinne Plo, la serveuse de l'hôtel « Le Terminus » ? L'autopsie, pratiquée hier matin à l'institut médico-légal de Toulouse n'a pas permis de répondre de façon sûre et définitive à cette question qui taraude, depuis mercredi, sa famille, ses amis, ses collègues de travail et toute une ville, choquée par ce drame.
Hier après-midi, le procureur de la République a tenu une conférence de presse pour livrer les résultats de l'autopsie. Disons tout de suite que les premiers éléments ne vont pas dans le sens de la thèse criminelle, qui était pourtant privilégiée aux premières heures de l'enquête. « On n'a relevé sur le corps aucune lésion d'origine traumatique ni de signe de violences sexuelles. Aucune trace spécifique de l'intervention d'un tiers n'a été trouvée sur la scène de crime », indique Claude Dérens. « Il faut être prudent par rapport à l'hypothèse criminelle. Nous sommes sur un dossier difficile. On déploie des moyens très importants dans cette enquête mais rien n'est évident », reconnaît le procureur d'Albi. Les policiers de la brigade de sûreté urbaine d'Albi et du SRPJ de Toulouse, cosaisis de l'enquête, ont encore de nombreuses investigations à mener, sans parler des analyses complémentaires, biologiques, toxicologiques et surtout anatomo-pathologiques, qui seront décisives à n'en pas douter pour lever les zones d'ombre.
Un élément, mis en évidence par l'autopsie, pourrait accréditer la thèse de l'accident : l'hypothermie. « Cette femme aurait pu malheureusement décéder de froid », avance prudemment Claude Dérens.

Se serait-elle dévêtue ?

Mais alors, si l'on suit la piste accidentelle, une question s'impose : pourquoi a-t-on retrouvé Corinne Plo en partie dévêtue, son pantalon de jeans baissé sur les chevilles et son manteau posé à côté, dans l'herbe ?
« Des médecins m'ont expliqué qu'à un stade avancé d'hypothermie, des symptômes de brûlures de la peau et de suffocation apparaissent, ce qui peut inciter la personne, même si ça semble paradoxal, à se dévêtir », avance le magistrat. Il précise que lundi à 6 h 45 du matin, quand Corinne Plo a quitté son domicile pour aller travailler, il faisait -10° à Albi, avec une température ressentie de -18°.
S'il se confirmait que le froid a concouru à sa mort, il faudrait encore savoir ce qui est arrivé à Corinne en chemin pour qu'elle ne puisse pas appeler au secours ou utiliser son portable, retrouvé « à 2 ou 3 mètres du corps » : chute ? accident cérébral ? malaise ? Et expliquer aussi pourquoi, au lieu de suivre l'avenue François-Verdier et le boulevard Lacombe, bien éclairés, elle aurait pris le risque, seule et dans l'obscurité, de s'aventurer sur cette voie ferrée désaffectée. « Un raccourci qu'elle ne prenait jamais », affirment ses patrons du « Terminus », bouleversés par le décès de celle que tous appelaient affectueusement « Coco ».
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/17/1286545-albi-mort-de-corinne-la-serveuse-le-mystere-s-epaissit.html

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