vendredi 23 décembre 2011

Une tragique méprise fait deux morts en Gironde : "Ils devaient passer Noël ensemble"

Le parquet de Bordeaux a confirmé hier dans un communiqué succinct privilégier l'hypothèse d'un homicide suivi d'un suicide pour expliquer la mort de deux personnes, dans la nuit de mardi à mercredi à Belin-Beliet.
Vers minuit et demi, Henri Deloube, 71 ans, réveillé brutalement, tiré de son sommeil par des bruits et coups portés sur sa porte, aurait abattu Marc Anseau, 65 ans, son voisin et ami venu le prévenir de l'incendie de sa grange à l'entrée de la propriété.

Réalisant la gravité de son geste, il aurait alors retourné son arme contre lui. Une tragique méprise qui a fait deux victimes.
Les éléments de médecine-légale « actuellement en notre possession tendent à exclure l'intervention d'une autre personne dans la survenance de ces deux décès », argumente le communiqué.
Enfin, l'expertise incendie diligentée à la demande du parquet de Bordeaux privilégie l'origine accidentelle du feu.
« Il a eu peur »
L'émotion était grande parmi les habitants de Belin-Beliet au lendemain du drame qui a emporté deux des leurs. Au supermarché, dans les discussions, on sentait tout le désarroi de chacun.
Au goûter des anciens, à la salle des fêtes de Belin, hier après-midi, les participants en ont parlé, bien entendu, car beaucoup connaissaient les deux hommes. Tous sont unanimes pour confirmer qu'Henri Deloube et Marc Anseau étaient très proches. « Ils devaient passer le repas de Noël ensemble », confirme un ancien.
Ici, personne n'accuse. « Tout seul, en pleine nuit, il a dû entendre des bruits inhabituels, les jerricanes d'essence qui explosaient, les bruits de voix, il a eu peur », soupire un retraité. « Il est comme beaucoup de ces personnes âgées dans le village, des hommes pour la plupart, qui, isolés dans leur demeure, dorment le fusil de chasse chargé à leur côté », confie un adjoint au maire. Triste illustration d'un sentiment d'insécurité.
Michel Desert, conseiller municipal adjoint qui était de permanence cette nuit-là, et qui avait été averti dès que les pompiers avaient été appelés, a eu peur a posteriori d'un bilan encore plus lourd. « Ils étaient trois voisins à être venus essayer d'éteindre l'incendie, et d'avertir le propriétaire. Et si eux aussi s'étaient trouvés devant le fusil d'Henri Deloube ? » Aujourd'hui tout un village pleure deux des siens.
http://www.sudouest.fr/2011/12/23/les-voisins-devaient-passer-noel-ensemble-588481-4626.php

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