dimanche 6 novembre 2011

Dix ans après l'assassinat d'Éric Calers, une nouvelle arme expertisée

Qui a tué Éric Calers ? Dix ans ont passé depuis que ce tranquille ouvrier cristallier de Busnes, près de Lillers, a été abattu devant son domicile. Son beau-frère, Jean-Michel Leblanc, crie toujours son innocence. Une nouvelle arme est en cours d'expertise, sans rapport apparent avec lui.

Le soir du 2 novembre 2001, Éric Calers, cristallier à Arques, rentre du travail. C'est un collègue qui le dépose et sur cet axe fréquenté qui traverse le village. Un piège se noue : deux pneus crevés sur sa R11, Éric Calers qui s'accroupit, surpris. De plusieurs coups de feu, un l'atteint dans le dos. Il rend l'âme dans les bras de son épouse et de son fils. Ce soir-là, il aurait dû être en repos, le changement ne date que de la veille. Troublant : son meurtrier devait le savoir.

Tireur à l'affût

De toute façon, ce n'est pas un crime de rôdeur. Le tireur était à l'affût et ce qui frappe, c'est l'absence de douilles, l'assassin a dû se hâter dans la nuit pour les récupérer. Une « cellule Éric » est créée. Huit jours après, dans le même contexte, on stoppe les voitures, on cherche des témoins. Quelqu'un pourrait avoir vu un homme marcher le long de la route avec ce qui pourrait être un fusil le long du corps. Ça ne donne rien.
Le 17 février 2002, Jean-Michel Leblanc, beau-frère de la victime, est mis en examen pour meurtre avec préméditation. Il va passer deux ans en détention, dix à clamer son innocence, soutenu par un comité très actif. Aussi bien inséré qu'Éric, il vivait à 800 m de chez lui et on ne lui connaît aucun mobile.
L'éventualité d'une querelle autour d'une pâture a tourné court. La mort d'Éric ne faisait pas de lui l'héritier. Libre depuis 2004, il est sous contrôle judiciaire et, si ses obligations se sont assouplies, il ne peut pas revenir dans la région - il vit non loin de Lyon.
Les charges tiennent à ses comportements étranges : ne pas avoir bougé du canapé quand sa femme l'a avisé qu'Éric venait d'être agressé retourner les cadres des photos de son beau-frère. Surtout, il a menti, assurant ne pas détenir d'armes. Une perquisition a prouvé le contraire. Une 22 long rifle en état de marche a été écartée après trois expertises contradictoires.
En reste une autre, retrouvée découpée dans une poubelle. Pas un ouvrage facile, alors pourquoi un tel acharnement ? Il se défend : il l'a volée et redoutait l'amende. L'ancien propriétaire, pas rancunier, assure que le canon était faussé, qu'il ne tirait plus guère que des balles de foire. L'arme reste cependant « compatible » avec celle du meurtre.
Dix ans après, on guette l'issue. Non-lieu ? Procès en assises ? En 2010, M. Leblanc l'a frôlé, ce non-lieu pour assassinat, au profit de poursuites pour... destruction de preuves ! Erreur d'écriture, annulation de l'ordonnance du juge. Et retour à la case départ. Me Califano avait alerté qu'on se focalisait sur son client au détriment d'autres pistes. On en a exploré, cela dit : erreur sur la personne, amant, assurance-vie de la veuve... En vain.
L'actualité tient à une arme. Nouvelle. Retrouvée en 2009 mais seulement en cours d'expertise. Cette 22 LR n'est pas comme les autres. C'est une ex-Busnoise, sans lien apparent avec le mis en cause, qui l'a trouvée chez elle en préparant son déménagement ! N'en voyant pas la provenance, elle l'a confiée aux gendarmes. L'arme devrait parler dans les semaines à venir. Avec un rebondissement à la clé ?

http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/11/05/article_dix-ans-apres-l-assassinat-d-eric-calers.shtml

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