Les écoutes téléphoniques dont dispose le juge d’instruction parisien seraient accablantes pour le commissaire divisionnaire Michel Neyret. Elles sembleraient confirmer la piste de l’enrichissement personnel de l’ex numéro deux de la PJ lyonnaise, quand l’essentiel du dossier reposait jusque-là sur la façon dont le grand flic lyonnais avait rétribué ses indics par de la drogue ou de l’argent sale. C’est le site internet du Point qui a révélé hier des rapports de synthèses d’écoute qu’il a pu consulter. Certaines de ces écoutes concernent notamment des conversations, entre mai et juillet 2011, que Nicole Neyret, l’épouse de Michel, aurait eues avec Gilles Bénichou, une figure de la nuit lyonnaise avec laquelle son mari était très lié. Elle lui reproche ainsi d’avoir fait de son mari « un flic véreux » et de l’avoir, avec Stéphane Alzraa, un autre truand avec lequel le commissaire divisionnaire était devenu également très proche, « pourri avec leur fric ». Au cours d’une autre conversation, Nicole Neyret demande à Gilles Bénichou de « ne plus donner d’argent à son mari, car il le dépense au casino ou en boissons en compagnie de femmes ». Bénichou aurait alors répondu qu’il arrêterait de donner de l’argent liquide, mais qu’il alimenterait des comptes dont le couple pourrait profiter plus tard. Ces comptes auraient été ouverts en juillet par Stéphane Alzraa. Des commissions rogatoires ont été délivrées depuis pour savoir si de l’argent a effectivement été versé.
Le site internet du Point révèle le contenu d’un autre PV de synthèse, datant du 22 avril 2011, mettant en exergue les voyages au Maroc que des malfrats étaient susceptibles d’avoir offert à Michel Neyret. Un voyage qui selon Bénichou, trahi par des écoutes à son retour, n’avait pas qu’une finalité touristique. Il pouvait d’une part lui permettre de poser les jalons d’un futur trafic de cigarettes en échappant aux contrôles douaniers, et d’autre part de négocier un semblant d’immunité au profit d’un autre truand en fuite.
Les avocats de Michel Neyret étaient hier injoignables. Me Versini, l’un des deux, a déclaré au site internet du Point qu’ils étaient tenus, en ce qui concerne le contenu des rapports d’écoutes, par le secret de l’instruction
http://www.leprogres.fr/france-monde/2011/11/06/affaire-neyret-l-etau-se-resserre
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