vendredi 7 octobre 2011

Examen psychiatrique pour l'agresseur présumé du contrôleur

L'agression dont il a été victime a eu un retentissement énorme dans le monde des cheminots : depuis jeudi, Bernard Mortelier, un contrôleur de 54 ans, est soigné au centre hospitalier de Besançon pour de multiples blessures par arme blanche. Il a été atteint de huit coups de couteau, deux à la tête, deux à l'abdomen, un au flanc et trois au bras. Alors qu'il était jeudi soir "entre la vie et la mort", selon une porte-parole de la direction régionale Est de la SNCF, selon l'hôpital, son état est resté "stable pendant la nuit", et "aucune complication n'est intervenue après l'intervention chirurgicale. Il demeure sous surveillance médicale". Un nouveau bilan devrait être réalisé à la mi-journée. Selon le procureur Saffar, la victime doit également être examinée par un médecin mandaté par la justice
L'auteur présumé des coups est présenté par la SNCF comme un "déséquilibré". "Informé qu'il allait être verbalisé", l'individu se serait tailladé les poignets avec un couteau, avant d'agresser le contrôleur, pendant qu'un collègue évacuait les passagers vers une autre voiture. Un suspect était toujours en garde à vue vendredi matin à la gendarmerie de L'Isle-sur-le-Doubs, à une dizaine de kilomètres de la gare de Clerval, où il avait été interpellé jeudi matin peu après l'agression. "J'envisage de demander une prolongation de sa garde à vue", a précisé le procureur. "En fonction des résultats de l'examen psychiatrique et des conclusions des enquêteurs, je prendrai une décision quant à la suite de la procédure", a-t-il ajouté.

Une agression "intolérable"

L'agresseur présumé pourrait alors être soit déféré au parquet en vue d'une mise en examen, soit placé d'office en hôpital psychiatrique. Mais selon une source proche de l'enquête, le suspect n'avait pas encore été formellement identifié jeudi soir. Il portait sur lui une carte bancaire au nom d'un homme de 27 ans originaire de Mulhouse, déjà condamné à quatre reprises pour des violences et des outrages.

Cette agression, et l'émotion qu'elle a suscitée chez les contrôleurs SNCF, continue à provoquer ce vendredi de fortes perturbations sur l'ensemble du trafic en France, de très nombreux agents ayant fait valoir leur droit de retrait. Le président de la SNCF Guillaume Pepy a indiqué qu'il recevrait les syndicats dans la matinée. Des assemblées générales de cheminots sont également prévues. Les syndicats ont condamné une agression "intolérable" et souligné la nécessité de maintenir une forte présence humaine dans les trains et les gares. La Fédération CGT des cheminots a dénoncé une "période où les seuls objectifs financiers poussent à la déshumanisation des gares et des trains", tandis que la CFDT cheminots évoquait une "dérive sociétale", estimant que les agents sont confrontés quotidiennement "à des actes agressifs et d'incivilité".

Aucun commentaire: