mardi 25 octobre 2011

Affaire Dupont de Ligonnès : de nouveaux éléments troublants

Les semaines passent, le mystère demeure. Six mois presque jour pour jour après la découverte des cinq corps de la famille Ligonnès à son domicile de Nantes (Loire-Atlantique), le père de famille et principal suspect reste introuvable. Si aucun nouvel élément récent n’a permis de relancer l’enquête, la centaine d’auditions menées laisse de moins en moins de place au doute quant à l’implication directe de Xavier Dupont de Ligonnès dans les meurtres de sa femme et de ses quatre enfants. L’enquête a permis de mettre au jour de nouveaux éléments accablants.Le dîner du 21 mars

C’était une quinzaine de jours avant les meurtres. Mi-mars, l’une des deux sœurs de Xavier, Véronique, rend visite à sa fille qui vit à Nantes. Le 21 mars, un dîner est organisé entre Xavier, sa sœur, la fille de cette dernière et son gendre.

Lors des auditions menées après le drame, les participants à la soirée évoquent le comportement inquiétant de Xavier : le père de famille a passé le dîner à parler du maniement des armes à feu avec son neveu par alliance, par ailleurs chasseur. « Il lui a montré son fusil et lui a demandé des conseils sur l’utilisation d’un silencieux », explique une source proche de l’affaire.

Xavier pose également des questions sur la méthode idéale pour se débarrasser d’un animal mort. « Il se demandait notamment si un animal lourd comme un sanglier n’était pas trop difficile à transporter », poursuit cette source. Un détail glaçant lorsqu’on sait qu’avant d’être enterrés, les corps ont dû être déplacés depuis les chambres, au deuxième étage du pavillon, jusqu’à la terrasse du jardin.

Les appels aux « amies »

Les jours précédant le drame, Xavier est entré en contact avec différentes femmes qu’il avait connues durant sa vie. En plus de sa maîtresse demeurant à Asnières-sur-Seine, à qui il avait emprunté 50000 €, le père de famille a également tenté de joindre d’anciennes connaissances.

Parmi elles, une amie versaillaise, qu’il n’avait pas vue depuis l’adolescence, a reçu un appel moins de quinze jours avant les meurtres. Xavier émet alors le souhait de la revoir et affirme pouvoir être en région parisienne sous quarante-huit heures. L’amie s’étonne de cet appel passé par un homme qu’elle n’a pas revu depuis des années et refuse en expliquant qu’elle part en voyage.

Une autre amie, vivant cette fois en Haute-Savoie, a reçu le même appel étrange à la même période, sans y donner suite. Le père cherchait-il un soutien extérieur en prévision de sa future cavale? Dans tous les cas, les enquêteurs continuent de chercher d’éventuelles anciennes amies ou maîtresses avec qui Xavier aurait pu être en contact avant les meurtres.

Les somnifères du père

Autre élément à charge contre le fugitif : les somnifères utilisés pour droguer les quatre enfants avant les meurtres par balles sont identiques à ceux prescrits au père de Xavier quelques mois avant sa mort.

Diabétique, Hubert Dupont de Ligonnès est décédé en janvier 2011 d’une embolie pulmonaire. Auparavant, il avait subi une double amputation de la jambe et se plaignait de souffrances physiques terribles. A l’époque, Xavier revenait voir son père en région parisienne quasiment tous les week-ends.

Dans une lettre à sa maîtresse, le meurtrier présumé disait d’ailleurs vouloir « foutre le feu à la maison après avoir donné des somnifères à chacun ». Une annonce qui apparaît plus que jamais calculée.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/affaire-dupont-de-ligonnes-de-nouveaux-elements-troublants-25-10-2011-1685121.php

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