Le procureur général d'Angers ne rouvrira pas l'affaire Leprince. Dans un communiqué, le haut magistrat explique mercredi que rien dans l'affaire n'indique qu'une autre personne ait participé au quadruple meurtre de Thorigné-sur-Dué, pour lequel Dany Leprince a été condamné en 1997 à la perpétuité.
La cour de révision a rejeté le 6 avril la requête déposée par Dany Leprince alors que l'avocat général devant cette cour avait demandé un nouveau procès et qu'une enquête soit ouverte afin de déterminer le rôle de son ex-épouse, Martine Compain, dans ce drame.
L'examen "attentif, et impartial" de la procédure, transmise fin avril par le ministère de la Justice, ne démontre pas "la participation d'un tiers" aux meurtres, note le procureur général Jean-Paul Simonnot, estimant que rien ne justifie l'ouverture d'une enquête.
"L'absence de participation d'un tiers ne tient pas", a déclaré à l'AP Me Yves Baudelot, l'avocat de Dany Leprince. "Le problème est de savoir qui est ce tiers et il y a beaucoup d'éléments pour le connaître", a-t-il ajouté.
Devant la commission de révision, le filtre avant la Cour de révision, Martine Compain avait déclaré devant les experts qu'elle avait peut-être tué quelqu'un le soir du drame.
La Cour de révision a considéré que ses déclarations n'étaient que de simples "fragments de récit" sans aucune valeur probante. Et a jugé qu'il n'y avait pas d'éléments nouveaux, inconnus de la cour d'assises au moment du procès, "de nature à faire naître un doute" sur la culpabilité de Dany Leprince.
Sa peine avait été suspendue en juillet 2010, après seize ans derrière les barreaux, par la commission de révision. La commission avait estimé elle qu'il y avait des éléments nouveaux, inconnus de la cour d'assises, soulevant un doute sur la culpabilité de Dany Leprince. Notamment des traces ADN, le créneau horaire des crimes et les déclarations de son ex-épouse.
M. Leprince a été condamné en décembre 1997 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une mesure de sûreté de 22 ans, pour les meurtres de son frère, de la femme de ce dernier et de deux de leurs enfants, le 4 septembre 1994 à Thorigné-sur-Dué, dans la Sarthe.
Les quatre ont été tués à coups de feuille de boucher, un hachoir. Seule la dernière fille du couple, Solène, âgée de 2 ans, avait échappé au massacre. Dany Leprince avait admis avoir tué son frère avant de se rétracter lors de sa seconde audition devant le juge d'instruction.
L'avocat de M. Leprince, Me Yves Baudelot, espère qu'une réponse positive sera accordée au recours en grâce, déposé après la décision de la commission
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20110629.FAP0313/affaire-leprince-pas-d-enquete-sur-le-role-de-l-ex-epouse.html
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