Pourtant, une demi-dizaine d’enquêteurs de la section de recherche de Chambéry travaillent d’arrache-pied pour percer le mystère entourant la mort de Saad al-Hilli, de sa femme, de sa belle-mère, ainsi que celle de Sylvain Mollier, exécutés de plusieurs balles sur une petite route forestière. Depuis le 5 septembre 2012, les pandores ont mené de nombreuses investigations en France, mais aussi en Angleterre et en Irak d’où la famille al-Hilli est originaire.
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Au départ, les gendarmes privilégient une piste : celle du différend familial. Ils découvrent en effet que Saad al-Hilli, un Britannique de 50 ans, se disputait depuis plusieurs mois avec son frère Zaid l’héritage de leur père, un notable irakien décédé en 2011, estimé à plusieurs millions d’euros, en argent, en biens et en immeubles. En juin 2013, après avoir refusé de se rendre aux convocations de la justice française, cet homme de 54 ans est interpellé chez lui, près de Londres.
« Espionnage industriel »
Les gendarmes se sont également intéressés à la piste de « l’espionnage industriel et du transfert de technologie », comme l’avait expliqué l’ancien procureur de la République d’Annecy, Eric Maillaud, au cours d’une conférence de presse. Le père de famille était ingénieur et travaillait pour une entreprise britannique spécialisée dans les satellites civils. Mais, là encore, cette hypothèse n’a rien donné.>> A lire aussi : L’ex-légionnaire est-il la clé du mystère de Chevaline?
Des médias ont aussi suggéré un temps que Sylvain Mollier a été la cible du quadruple homicide. Une hypothèse renforcée par le fait qu’un ancien légionnaire, en lien avec le cycliste français dont le corps a été retrouvé à proximité de la BMW de la famille al-Hilli, se soit suicidé après avoir été entendu comme témoin. Les tabloïds britanniques assurent que Patrice Menegaldo connaissait Claire Schutz, la compagne de Sylvain Mollier qui aurait été en mauvais termes avec sa belle-famille. Mais là encore, rien de probant.
Une « cible intéressante »
Un ancien policier municipal originaire de la région, amateur d’armes à feu, a également été considéré comme une « cible intéressante » par l’ancien procureur d’Annecy, et avait été placé en garde à vue en février 2014. Mais son ADN ne correspondait pas aux deux profils retrouvés sur la scène de crime. Et le pistolet Lugger découvert à son domicile était de fabrication allemande et non suisse, comme l’arme du crime.D’autres théories, plus ou moins farfelues, ont également été évoquées par les médias britanniques qui se passionnent pour l’histoire. Le Mirror cite un proche du père de famille qui estime « possible » qu’il a été abattu par le Mossad en raison de son opinion très tranché sur le conflit israélo-palestinien. Le Sun évoque de son côté l’hypothèse selon laquelle l’ingénieur britannique a été « assassiné par des agents israéliens, après avoir travaillé sur un programme nucléaire de Saddam Hussein avant de quitter l’Irak en 2002 ».
Cinq ans après le drame, les enquêteurs, eux, préfèrent « s’attacher aux éléments objectifs » et privilégient désormais « la piste locale, par défaut après avoir globalement fermé toutes les autres », confie aujourd’hui Véronique Denizot. Les recherches se concentrent dans le sud-est de la France, mais aussi en Suisse où l’arme du crime a été fabriquée, confie à 20 Minutes une source proche du dossier.
« Ce qui peut faire avancer l’enquête, c’est de retrouver l’arme, d’identifier les personnes qui l’auraient eu en leur possession », assure la magistrate. Il s’agit d’un pistolet Luger P06 7,65 mm, une arme de collection, très prisée des amateurs, et qui a équipé les gendarmes français jusqu’en 1949. « C’est là-dessus que reposent nos espoirs. »
« Ce qui peut faire avancer l’enquête, c’est de retrouver l’arme, d’identifier les personnes qui l’auraient eu en leur possession », assure la magistrate. Il s’agit d’un pistolet Luger P06 7,65 mm, une arme de collection, très prisée des amateurs, et qui a équipé les gendarmes français jusqu’en 1949. « C’est là-dessus que reposent nos espoirs. »
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