mardi 17 novembre 2015

En direct : le huitième djihadiste traqué, 128 nouvelles perquisitions

 Hier, la police de Bruxelles a mené l'assaut d'un appartement censé abriter le fugitif Abdeslam Salah. Hier soir, il a été signalé à Strasbourg où une vaste opération de police a été menée sans succès. Le profil du commanditaire s'est aussi précisé.
L'enquête sur les auteurs des attentats a continué à progresser hier tant à Paris que dans le volet belge puisqu'il est désormais établi que Bruxelles et sa banlieue ont servi de base arrière logistique aux terroristes. Désormais cinq des huit kamikazes ont été formellement identifiés. Parmi la première équipe qui s'est fait exploser près du Stade de France on retrouve Bilal Hadfi, un Français de vingt ans qui résidait en Belgique. Par ailleurs, près du corps d'un kamikaze un passeport syrien a été retrouvé au nom de Ahmad Al Mohammad. Âgé de 25 ans, ce criminel aurait utilisé le corridor des Balkans pour pénétrer au cœur de l'Europe. Même si tous les doutes sur l'authenticité de ce passeport n'ont pas encore été levés, le terroriste s'est bien fait passer pour un «migrant». Depuis son entrée en Grèce, il a été enregistré en Serbie puis en Macédoine, Croatie, Hongrie et en Autriche.
Dans la deuxième équipe qui s'est attaquée au Bataclan, trois assaillants sont morts suite à l'assaut des policiers. On a appris que parmi eux se trouvait un Français, Samy Amoimour. Âgé de 28 ans, originaire de banlieue parisienne, il était mis en examen dans un dossier de terrorisme pour avoir tenté de rejoindre le Yemen. Il avait toutefois réussi à rejoindre la Syrie voilà deux ans et avait été visé par un mandat d'arrêt international, ce qui ne l'a pas empêché de revenir en France. Trois de ses proches ont été interpellés et sont encore en garde à vue. Par ailleurs, sept proches d'un Français de 29 ans dont un doigt a été retrouvé au Bataclan, Omar Ismaël Mostefaï, demeuraient encore en garde à vue hier.

Perquisitions à Bobigny

Par ailleurs, les recherches étaient toujours en cours hier soir pour loger Abdeslam Salah. C'est un des trois frères résidant en Belgique qui intéressent les enquêteurs. Deux se sont fait sauter à Paris alors que le troisième, qui avait loué la Polo noire semble avoir fui à Bruxelles. Pour y parvenir, il aurait pu bénéficier du soutien logistique d'une quatrième équipe. Elle serait venue le chercher à Paris dans la nuit suivant les attentats. Il serait monté à bord d'une Golf grise contrôlée le samedi matin, peu après 9 heures, à Cambrai. Mais les policiers ne disposaient pas encore de son signalement et l'ont laissé repartir. Quelques heures plus tôt, cette Golf a été filmée par des caméras de vidéosurveillance dans le sens Bruxelles-Paris accréditant l'existence d'une équipe de soutien. Cette Golf a ensuite été interceptée samedi à Bruxelles sans Salah Abdeslam à bord.
En revanche, une voiture ayant servi aux attaques (la VW Polo ou la Seat Leon) aurait été aperçue garée à Bobigny le soir des attaques. Les enquêteurs ont découvert que l'appartement avait été loué du 10 au 17 novembre par Brahim Abdeslam, le kamikaze qui s'est fait exploser boulevard Voltaire vendredi soir et frère de Salah Abdeslam. Aucune arme n'a été retrouvée, mais du matériel téléphonique est en cours d'exploitation.
Hier en milieu de journée, la police belge pensait avoir repéré le suspect dans le quartier de Molenbeek. Des dizaines d'agents de force de l'ordre ont cerné un appartement du quartier mais sans succès. Quelques heures après, il était signalé à Strasbourg. Mais il s'agissait d'une fausse piste.
Hier enfin, le frère de l'homme  en fuite, Mohamed Salah, a été relâché par la police belge car il bénéficie d'un solide alibi le soir des attaques à Paris. Au total, Bruxelles a relâché hier cinq des sept suspects interpellés samedi.
Les enquêteurs français et belges s'intéressent de près au commanditaire des attentats, qui serait réfugié en Syrie. Une autre opération d'intervention a été menée hier par la police néerlandaise près de la frontière belge à 30 kilomètres de Maastricht. L'assaut a été donné contre une grange suite à un incendie suspect. Deux hommes retranchés à l'intérieur ont été interpellés mais aucun explosif n'a été trouvé. Par ailleurs les enquêteurs suivent toujours la piste de l'artificier qui a fabriqué les gilets explosifs des kamikazes. Il n'aurait pas participé aux attentats et serait toujours en vie.   

        http://www.ladepeche.fr/article/2015/11/17/2218906-une-quatrieme-equipe-a-couvert-la-fuite-du-3e-frere.html

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