lundi 13 juillet 2015

Affaire Benitez : le mystère des corps disparus

Francisco Benitez est, sans aucun doute, à l'origine de la disparition criminelle de sa femme Marie-Josée et d'Allison, sa fille. Avant de se suicider en août 2013, 20 jours après le double assassinat, il soutenait qu'elles étaient parties à Toulouse. Eric Barbet, le frère de Marie-Josée, réclame de nouvelles investigations.
Deux ans après la double disparition, les corps de Marie-Josée Benitez et de sa fille Allison, 19 ans, n'ont toujours pas été retrouvées. Les enquêteurs ont remué la terre et le sable de la pinède de Port-Leucate. Ils ont sondé les plans d'eau, sans avoir retrouvé un seul indice de la présence des deux dépouilles puisqu'il semble acquis aujourd'hui que la mère et la fille ont été assassinées dans l'appartement familial de Perpignan.
L'idée d'explorer, voire de vider la cuve de la station d'épuration de Port-Leucate semble avoir été abandonnée et la famille de Marie Josée, partie civile, s'inquiète de l'enlisement des investigations dans un dossier où les juges d'instruction ont changé.
«Les investigations pour retrouver les corps doivent reprendre. En janvier dernier, nous avions adressé des requêtes par la voix de notre avocat Maître Philippe Capsié et nous n'avons toujours pas de nouvelles. Nous souhaitons par exemple que des recherches soient menées dans le sous-sol de l'immeuble de la rue Jean-Richepin où la famille vivait. On accède à ce sous-sol par des trappes qui se trouvent dans le garage de Francisco Benitez. Étrangement, j'ai le sentiment qu'elles n'ont pas encore été visitées par les enquêteurs. C'est un endroit parfait pour cacher des corps ou d'autres éléments pouvant être liés à la double disparition» explique Éric Barbet, le frère de Marie Josée et oncle d'Allison.

«C'est une piste à suivre ou une porte à refermer»

Pour avoir passé des vacances chez les Benitez, il se souvient parfaitement de la configuration des lieux. Il a découvert que l'immeuble disposait d'un vide sanitaire en partie occupé par une ancienne fosse septique et une ancienne cuve de fuel. «C'est pour nous une des pistes à suivre ou une des portes à refermer. Car nous avons le sentiment que cette tuerie a bien eu lieu dans le garage, juste au-dessus du vide sanitaire», poursuit Éric Barbet.
Pour étayer sa requête, Éric Barbet et son épouse Ghislaine mettent en avant les déclarations de la maîtresse espagnole de Francisco Benitez. Maria Teresa, témoin capital, a résidé dans l'appartement familial le 19 juillet, cinq jours seulement après les deux meurtres. Dans une interview, elle a dit qu'elle n'avait rien remarqué d'anormal, sauf qu'elle avait été incommodée par une odeur insupportable dans la salle de bain.

Un appel à témoignages

«Cette odeur qualifiée d'insoutenable n'était pas celle de la poubelle des voisins. Elle ne pouvait provenir que du fenestron qui ne donne pas sur l'extérieur, mais sur une colonne sèche dont la base se trouve dans le vide sanitaire», argumente Éric Barbet, qui lance également un appel à témoignages. «Compte tenu de la violence de ce qui s'est passé le 14 juillet dans l'après-midi dans l'appartement, il me semble impossible que des voisins, des habitants de la rue n'aient rien entendu. Qu'ils n'aient pas perçu les cris d'Allison notamment», ajoute-t-il. Éric Barbet a encore réclamé le rapprochement judiciaire des deux dossiers qui visent directement Francisco Benitez : celui de la double disparition de Perpignan et celui de «l'évaporation» de la maîtresse du légionnaire, Simone de Oliveira, disparue le 29 novembre 2004 à Nîmes, brutalement elle aussi, en envoyant un texto à ses proches. «Un rapprochement qui pourrait sans doute être riche d'enseignements», estime Éric Barbet.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/13/2142939-affaire-benitez-le-mystere-des-corps-disparus.html

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