vendredi 5 septembre 2014

Le tueur à la hache renvoyé aux assises

Le 27 août dernier, le juge d’instruction a renvoyé devant la cour d’assise de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort, Mohamed Faleh. Il y répondra du chef d’assassinat sur la personne de Mohamed Sellami. Seize ans après les faits. Cette affaire difficile débute le 17 novembre 1998 vers 8 h avec la découverte, sur le parking du marché des Résidences, du corps de Mohamed Sellami, un sexagénaire d’origine algérienne.
Allongé à proximité du mur d’enceinte du cimetière de Bellevue, l’ancien patron du Bar du Commerce à Sochaux présentait des plaies laissées par une petite hache et un couteau. À proximité de la scène de crime, les enquêtes ont retrouvé un sac plastique contenant une petite hache, des photos et un peu d’argent. Dans un premier temps, les enquêteurs se sont intéressés à l’emploi du temps de la victime, dans les heures précédant sa mort et à ses fréquentations.

Nouveaux faits en 1999

Ils ont découvert qu’il entretenait de nombreuses relations féminines mais aussi qu’il sortait le soir avec de grosses sommes d’argent sur lui. Mais ses éléments n’ont mené qu’à des impasses.
De nouveaux faits troublants sont portés à la connaissance de la police le 5 mars 1999 par l’audition du fils de Mohamed Sellami. Il lui a signalé l’agression d’un de ses clients. Les policiers se sont aperçus que celui-ci avait reçu plusieurs coups de haches sur le sommet du crâne à son domicile. Mais il n’avait dû son salut en s’enfuyant de chez lui. Le témoignage désignait alors M. Faleh comme auteur présumé (1). Après une perquisition au domicile de ce dernier, ce même 5 mars, les fonctionnaires ont trouvé, à 300 m de chez lui, le cadavre mutilé d’Abdelkader Chamrouki, tué à l’aide d’une hache, démembré et décapité. Tout démontrait alors que les deux hommes avaient été victimes d’un acte crapuleux venant de la même personne. Les enquêteurs ont fini par réunir un faisceau de présomptions contre Mohamed Faleh qui s’est constitué prisonnier le 6 mars 1999. Parmi elles, il est apparu que l’homme avait de grosses dettes de jeux et entretenaient des relations coûteuses avec des femmes. Pour les payer, ils faisaient des prêts auprès d’organismes financiers ou de connaissances comme Mohamed Sellami.

Dossier déterré

Mais les enquêteurs n’étaient pas encore au bout de leur surprise. Un élément recueilli lors de l’enquête a fait ressortir que le suspect avait suivi à Audincourt, à de multiples reprises, Anna. Cette veuve de 82 ans a été retrouvée le 29 septembre 1995, morte dans sa voiture de plusieurs coups de couteaux, après avoir retiré une grosse somme d’argent à sa banque. Là encore, les policiers ont réuni suffisamment de faits pour suspecter Mohamed Faleh. Le verdict de la cour d’assises du Doubs en mars 2003 leur a donné raison. Elle l’a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour les faits de mars 1999. Verdict confirmé par cour d’assises de la Cote-d’Or quelques mois plus tard. Mohamed Faleh est de nouveau condamné en novembre 2004 à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat de l’octogénaire d’Audincourt.
Depuis, les policiers n’espéraient plus éllucider l’homidice de Mohamed Sellami, jusqu’à ce qu’un ancien codétenu de l’accusé vienne leur déclarer que M. Faley lui a confirmé différents meurtres dont celui de l’ancien gérant du bar de Sochaux. Ses éléments ont convaincu le magistrat instructeur de Belfort de déterrer le dossier Sellami. Cela lui a valu une mise en examen le 30 novembre 2009 au chef d’assassinat. Pendant l’instruction qui a suivi, l’auteur présumé a nié son implication dans l’homicide avec préméditation allant parfois jusqu’à formuler des réponses évasives ou plaider des pertes de mémoires. Les investigations de policiers scientifiques et des études minutieuses sur les coups portés aux victimes ont convaincu l’instruction de renvoyer Mohamed Faleh devant la cour d’assises de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort. Avant qu’elle ne prononce un verdict, l’accusé demeure, il faut le rappeler, présumé innocent.
(1) Il a été condamné à la réclusion criminelle pour les deux faits.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2014/09/05/le-tueur-a-la-hache-renvoye-aux-assises

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