samedi 2 août 2014

Le cycliste Marco Pantani a-t-il été assassiné ?

A-t-il été contraint de prendre la cocaïne mortelle qui l'a fait succomber ? Le coureur Marco Pantani a-t-il été assassiné ? C'est l'hypothèse que va désormais étudier la justice italienne. 10 ans après la mort du cycliste, la justice a rouvert l'enquête.

Les circonstances de sa mort n'avaient jamais été clairement élucidées. Le 14 février 2004, Marco Pantani était retrouvé mort dans une chambre d'un petit hôtel-résidence à Rimini, une station balnéaire sur l'Adriatique. Le coureur cycliste, adulé en Italie, venait de succomber à une surdose de cocaïne. Dix ans après, la justice italienne vient de rouvrir une enquête sur les circonstances du décès du "Pirate". Objectif :  déterminer si la surdose de cocaïne dont il a été  victime n'aurait pas été administrée par un tiers. En d'autres termes, Marco Pantani aurait peut-être été assassiné.

"Pantani a été tué" titre ce samedi la Gazzetta dello sport.  Le journal indique que le parquet de Rimini (est) a rouvert  l'enquête pour "homicide avec altération de cadavre et  des lieux du crime". "Marco Pantani aurait été frappé et contraint à boire la cocaïne (mélangée  à de l'eau, ndlr)", explique le quotidien sportif
Un coup de théâtre Pour la Repubblica, l'hypothèse du meurtre est un "coup de théâtre" mais  qui se devinait déjà dans un livre écrit en 2007 par le journaliste et écrivain  français Philippe Brunel, intitulé "Vie et mort de Marco Pantani". "La solitude qu'il cherchait tant en pédalant avec autant de joie a été une  dernière et difficile compagne. Mais si quelqu'un lui a donné un coup de pousse  pour franchir le dernier pas, il est juste que ça se sache", écrit le quotidien.
Des éléments troublants, une enquête baclée?  
Déjà, dans un livre publié en 2007, intitulé "Vie et mort de Marco  Pantani", le journaliste et écrivain français Philippe Brunel dénonçait  l'enquête, l'estimant bâclée et trop rapidement conclue sur l'hypothèse d'une  surdose de cocaïne.
Or, les doutes sont nombreux, selon la Repubblica: "Des coups compatibles  avec une rixe", "des signes prouvant que le cadavre a été déplacé", "une  quantité folle de drogue dans le corps", "une bouteille d'eau suspecte" et  jamais analysée, etc.
Et le tout, "dans une chambre au chaos trop rangé", où, selon la première  enquête, "personne n'est entré ni sorti", ce qui avait exclu d'office à  l'époque l'intervention d'un tiers, poursuit le journal.
Tous ces éléments troublants, ajoutés à une certaine "omerta" dans cette  Riviera romagnole baignée alors par le trafic de drogue, sont contenus dans un  nouveau rapport, mandaté par la famille Pantani et confié au professeur  Francesco Maria Avato.

Selon cet expert médico-légal, "la grande quantité de drogue trouvée dans  le corps de Pantani n'a pu être prise que diluée dans de l'eau". Etant donné la quantité de cocaïne retrouvée (plusieurs dizaines de  grammes, soit six fois la dose létale), avalée volontairement, elle aurait  forcément "brûlé la bouche et enflammé l'estomac".

Autres éléments mystérieux: les restes du petit déjeuner retrouvé dans  l'estomac du coureur et jamais commandé à la réception de l'hôtel. Et quid de  la glace ingérée ce matin-là alors que le frigo de la chambre n'avait pas de  freezer ? Pour l'expert, tout cela ne peut s'expliquer que par l'intrusion d'une ou  plusieurs personnes, sur une "scène de crime sensiblement polluée" par la  suite, "violant en cela toute procédure légale".
"A tous ceux qui ont cru en mon Marco" La mère de Pantani, Tonina, qui n'a jamais cru à la thèse du suicide, a  posté quant à elle sur sa page Facebook, dans la nuit de vendredi à samedi, un  message confirmant la réouverture de l'enquête. "Il y a 16 ans, le 2 août (1998 ndlr), Marco remportait le Tour de France  et cette année, dix ans après sa mort, (...) je vous fais part d'une nouvelle:  à tous les tifosi et à tous ceux qui ont cru en lui et aimé mon Marco,  l'enquête est rouverte pour homicide", a-t-elle écrit.
 
Entre ombre et lumière Panatni a oscillé pendant plus de dix ans entre succès et échecs, entre ombre(s) et lumière(s). D'un côté, un doublé Tour d'Italie-Tour de France en 1998 et, plus globalement, de fantastiques exploits en montagne. De l'autre, des soupçons de dopage, un long feuilleton juridico-sportif, une dépression puis une mort soudaine, à 34 ans. Lorsqu'il déboule dans le peloton professionnel en 1992, Marco Pantani est déjà un cas à part. Son aspect physique -petit gabarit (1m70 pour à peine 60 kg), oreilles décollées, crâne rasé- lui vaut rapidement le surnom d'"Elefantino", "Petit éléphant". Mais c'est surtout son tempérament qui le distingue du lot. Alors que l'époque est aux rouleurs, ses qualités de grimpeur hors pair lui accordent le soutien sans faille du public. Sans calculer et sans se ménager, le "Pirate" n'hésite pas à se lancer à l'abordage dès que le peloton commence les ascensions des cols, comme Charly Gaul ou Federico Bahamontes en leurs temps. En 1994, pour sa première participation, il termine 3e du Tour de France. L'année suivante, il gagne deux étapes, dont celle mythique de l'Alpe-d'Huez.
Mais la malchance va doublement le rattraper. A l'automne 1995, sa carrière est brisée net quand il est renversé par une voiture lors de Milan-Turin. On craint qu'il ne soit perdu pour le cyclisme. Il mettra plus d'un an pour retrouver la compétition. Au Giro 1997, c'est un chat noir qui traverse devant lui sur la chaussée. La blessure est grave, mais il remonte sur le podium du Tour dès juillet.
 
Vainqueur du Tour... de l'affaire Festina
 
Symboliquement, sa carrière va connaître son apogée en 1998, l'année même où le cyclisme est au bord de l'implosion avec l'affaire Festina. Début juin, il devient tout d'abord le héros de toute l'Italie en ramenant le maillot rose d'un Giro taillé sur mesure en sa faveur. Avec son nouveau look -bandana et barbichette ont rejoint le crâne chauve-, il y a gagné un nouveau surnom, "il Pirata". Un mois plus tard, le "Pirate", cycliste désormais plus complet, se présente sur le Tour où la bataille s'annonce rude face à Virenque et Ullirch.

Il n'a pas besoin de battre le premier, exclu. Il va atomiser le second dans une étape de légende. Dans des conditions dantesques -pluie, vent, neige fondue-, il démarre seul dans le mythique Galibier, à une quarantaine de kilomètres de l'arrivée fixée aux Deux-Alpes. Au terme de cette longue échappée solitaire, il laisse finalement son rival à plus de huit minutes, s'empare du Maillot Jaune et fait entrer l'adjectif "Pantanesque" dans le vocabulaire sportif. Premier Italien à s'imposer à Paris depuis Felice Gimondi en 1965, il restera néanmoins le vainqueur du "Tour du dopage", en gardant une rancune tenace contre les médias.
 
Exclu du Giro

En 1999, toujours au sommet de sa forme, Marco Pantani domine le Giro de la tête et des épaules, A deux jours de l'arrivée, il porte le maillot rose. C'est avant un séisme dont les répliques le poursuivront jusqu'à sa mort : un contrôle sanguin révèle un taux d'hématocrite trop élevé, seul signe décelable d'une prise d'EPO. Comme le veut le règlement, il est exclu de la course, dans une atmosphère de scandale.

A partir de ce jour, il alimentera plus souvent les rubriques faits divers que les pages cyclisme. Ses dépressions alternent avec ses tentatives de retour, parfois réussies comme sur le Tour en 2000 où son lustre d'antan lui permet de s'imposer à deux reprises. Mais en 2001, après une suspension pour "fraude sportive", c'est la rechute. Dans un Giro où les carabiniers jouent le premier rôle, on découvre une seringue dans sa chambre d'hôtel. Nouveau scandale, nouvelle suspension, nouveau passage devant les tribunaux.

Même s'il sera finalement ............... LA SUITE SUR CE LIEN............ 
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