vendredi 4 avril 2014

Les amants de Somme-Suippe ne donnent plus la même version

L’affaire des amants de Somme-Suippe est plus complexe qu’elle n’y paraît. Les aveux de Sophie Richard et de Sébastien Chantereau n’ont, en effet, pas encore livré toute la vérité sur l’assassinat de Julien Thévenet. Si l’implication du couple adultère ne fait plus aucun doute, la juge Delphine Jacquemet, en charge de l’instruction, reste notamment confrontée à de nombreuses interrogations quant au rôle exact joué par les mis en cause et à la façon dont s’est construit le funeste scénario de faire disparaître ce sous-officier de la BA 113 de Saint-Dizier.
Les révélations faites par l’amant de son épouse devant le juge des libertés et de la détention ne manquent pas, en tout cas, de semer le trouble. Selon lui, le rôle de Sophie Richard ne se serait pas cantonné à l’administration de somnifères dans le pastis de son mari, au soir du 24 janvier, mais bien au-delà.

La victime aurait cherché à se défendre

L’ancienne auxiliaire de vie qui avait pris un congé parental de trois ans pour élever sa petite fille aurait, en l’occurrence, participé plus activement à la mise à mort du militaire, en maintenant Julien Thévenet par les épaules tandis que son amant, sous l’emprise de l’alcool, assénait les coups de pioche mortels. Pire: alors que la victime était extirpée de sa somnolence et cherchait à se défendre, elle l’aurait empêchée de crier en bâillonnant sa bouche à l’aide d’un sac plastique.
Pour convaincre son amant, Sophie Thévenet aurait, pour sa part, présenté son mari à Sébastien Chantereau comme étant violent avec elle et ses deux enfants et lui imposant des relations sexuelles. Un élément constant dans le dossier. Or, il s’avère que les deux amants avaient déjà vécu une relation amoureuse quelques années avant les faits. Après leur rupture, Sébastien Chantereau aurait alors rejoint une autre conquête, à Revel, en Haute-Garonne.
Cette nouvelle idylle aurait cependant pris fin au bout de quelques mois, après des violences qu’aurait exercées le jeune homme, ce qu’il conteste par ailleurs. En septembre dernier, celui-ci aurait alors repris contact avec Sophie Richard via un site de rencontres, au moment où le couple Thévenet-Richard commençait à battre de l’aile. Aussi, la question qui se pose est de savoir si celle-ci n’aurait pas renoué dans la perspective, au regard de ses antécédents de violence, de l’utiliser à dessein, comme le pense l’avocat de Sébastien Chantereau, Me Benjamin Chauveaux. Une hypothèse que réfute cependant l’avocat de Sophie Richard, Me Guillaume Bert, estimant que cette dernière se trouvait, au contraire, sous l’influence de son amant.
Aussi la réponse pourrait-elle se trouver dans la personnalité complexe des deux mis en examen. En attendant, tous deux se retrouveront face à face lors d’une confrontation programmée, fin avril, à Reims, devant la juge d’instruction

Une assurance-vie pour mobile?

À Martigues, les parents de Julien Thévenet n’ont aucun doute sur le rôle majeur joué par Sophie Richard. « Dès que nous avons appris la mort de notre fils, on s’est tout de suite dit : Elle l’a tué », confie Jean-Luc Thévenet. Et cela pour une bonne raison : selon lui, l’épouse de son fils entretenait un « rapport maladif à l’argent ». « Et sur la base aérienne, tout le monde pense comme nous », appuie-t-il. Celui-ci estime d’ailleurs que l’assurance-vie contractée par Julien à la demande de son épouse, constitue le moteur de l’affaire. Et d’affirmer : « Le lendemain de l’assassinat, elle se renseignait déjà sur le montant qu’elle toucherait ». Il ressortirait, en outre, d’une enquête financière que les comptes du mari avait été vidés, ce dont Julien Thévenet s’était confié auprès de l’assistante sociale de la BA113. Les finances étaient à ce point à sec que le militaire avait décidé de louer une chambre sur la base pour éviter les frais de déplacement. Une chambre qu’il s’apprêtait à rejoindre quand il a été tué. « Elle l’a tué parce qu’il voulait divorcer et elle allait tout perdre », est persuadé son père. Julien Thévenet et Sophie Richard, déjà mère d’un petit garçon, se sont rencontrés sur internet en avril 2011, avant de se marier en juillet 2013. Entre-temps est née leur petite fille. Très vite, leur relation s’est néanmoins dégradée, au point que Sophie Richard délaissait de plus en plus souvent le domicile conjugal. Jusqu’à renouer en septembre dernier avec Sébastien Chantereau, un homme aux apparences troublantes. Mais s’il se fait appeler Samaël (assimilé à Satan) sur son profil Facebook, son avocat est convaincu qu’il s’agit là « d’une image qu’il veut se donner ». « C’est un homme d’une grande fragilité, indique-t-il. Il s’est toujours lancé à corps perdu dans ses relations sentimentales, mais avec le sentiment d’être utilisé, comme celui d’avoir été instrumentalisé par Sophie Richard. » Un sentiment que ne partage cependant pas, à Virginy, dans la Marne, la mère de cette dernière. « Il n‘y avait plus autant de tendresse entre eux, mais elle n’aurait jamais fait cela, indique-t-elle. Elle a été influencée. » Pourtant, Sophie Richard n’a pas laissé paraître la moindre émotion, tant au cours de l’enquête que devant les magistrats. « Mais elle a l’intention de coopérer, glisse son avocat. Elle ne veut pas se réfugier dans le silence

http://www.lunion.presse.fr/accueil/les-amants-de-somme-suippe-ne-donnent-plus-la-meme-version-ia0b0n327478
Les amants de Somme-Suippe visaient le crime... par UnionArdennais

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