Aujourd'hui encore, ces quelques phrases émeuvent sa mère aux larmes. Elle ne comprend pas comment, des mois après la mort de son fils, l'Inspection générale des services judiciaires a pu dédouaner complètement les supérieurs de Philippe. Pendant des mois, Jocelyne Tran-Van envoie des courriers à la chancellerie, aux syndicats, à la presse. Son combat n'est plus seulement d'obtenir des explications sur la mort de son enfant. C'est devenu une croisade contre "la souffrance au travail".
Ouverture d'une enquête préliminaire
Fin janvier, le procureur de la République de Nanterre, Robert Gelli, a finalement ouvert une enquête préliminaire. Emmanuel Poinas, secrétaire général FO-Magistrats, a d'ores et déjà été entendu. Tout comme Jocelyne Tran-Van et Isabelle Tran-Van, l'ex-épouse de Philippe. "J'ai été entendue par la police. Nous sommes revenus sur les circonstances qui ont poussé mon mari à commettre ce geste", explique-t-elle. "On m'a également demandé pourquoi c'était ma belle-mère qui avait déposé une plainte, et pourquoi je ne l'avais pas fait. La réponse est simple : je suis très désabusée par la justice. J'ai deux enfants. Je souhaitais me reconstruire", poursuit Isabelle Tran-Van."À l'époque, ils ont expliqué le suicide de mon mari par ses problèmes familiaux en disant que notre divorce se passait mal. La vérité, c'est que c'est justement cette charge de travail et le burn-out de mon mari qui nous ont conduits au divorce", précise-t-elle. Avant d'ajouter : "Philippe n'était plus capable de séparer sa vie privée de sa vie professionnelle."
La chancellerie s'en mêle
Cette enquête devrait également permettre de faire la lumière sur un rapport cinglant remis par une supérieure de Philippe Tran-Van juste avant sa mort. Abondamment critiqué, Philippe, avant de se suicider, aurait dit à sa famille que ce rapport signait son "arrêt de mort".En marge de cette enquête, Jocelyne Tran-Van a également été reçue à la Direction des services judiciaires. La chancellerie aurait l'intention de mettre sur pied des procédures adaptées pour lutter contre le mal-être au travail dans les postes les plus exposés. Contactée, la chancellerie n'avait pas encore répondu aux sollicitations du Point.fr à l'heure de la publication de cet article.
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