vendredi 7 mars 2014

L'arme retrouvée 74 ans après le meurtre du boulanger, en Seine-Maritime

L’arme avec laquelle deux soldats allemands, en juin 1940, tuèrent le boulanger de la petite commune du Tilleul (Seine-Maritime) a été retrouvée presque 74 ans après : c’est en tout cas la conviction de l’ancien maire Claude Lesueur, historien local.
Le boulanger de ce village proche d’Etretat, sur le littoral de la Manche, y fut la seule victime de l’Occupation.
Les Allemands arrivent le 13 juin 1940. Trois jours plus tard, un dimanche, deux soldats éméchés aperçoivent deux femmes qui leur font signe depuis une fenêtre, au premier étage d’une maison.
Ne pouvant entrer par le rez-de-chaussée, ils entreprennent d’escalader la façade pour les rejoindre, lorsqu’ils sont surpris depuis la rue par le boulanger du village, Anthime Lecuyer, 57 ans, qui se rend chez le barbier.
«C’était un homme irascible. Quand il a vu les Allemands escalader, ils les a frappés avec sa canne», raconte Claude Lesueur, 81 ans, ancien maire du Tilleul.
Les deux soldats le rattraperont avant de le poignarder et de se débarrasser de leur arme. La victime décédera quatre jours plus tard à l’hôpital du Havre.
En 1982, Maurice Bellenger, 68 ans, achète la maison située près des lieux du crime. Il creuse une tranchée dans son jardin et trouve un poignard qu’il conservera pendant trente-deux ans.
«Je savais que cela pouvait intéresser M. Lesueur», dit-il. Mais il remet toujours au lendemain. Enfin, le 16 février dernier, quelque 74 ans après les faits, il se décide à lui remettre le poignard.

Le doute d'un témoin

«C’est une arme avec un manche en plomb où figurent quatre petits losanges, qui doit dater de l’entre-deux guerres. Je l’ai fait identifier par un expert», affirme M. Lesueur, heureux de cette découverte.
Mais le dernier témoin oculaire du crime, Andrea Bourguignole, qui était âgée de 12 ans à l’époque, a des doutes. «Les poignards des soldats allemands avaient des manches noirs et ils pouvaient être ajustés à leurs fusils pour servir de baïonnette», affirme-t-elle.
L’ancien maire n’en disconvient pas, mais, fait-il valoir, les deux soldats pouvaient posséder ce poignard en plus de leur arme de service.

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