jeudi 13 mars 2014

Alpes-de-Haute-Provence : décédé en testant un médicament ?

Dans le salon de Pascale et Romain Montanari, plusieurs photos de Jérémy ornent les murs. Sur les clichés, ce grand garçon de 19 ans à la physionomie engageante arbore un sourire rayonnant. Des images de joie de vivre, loin des dernières photos prises au cours de son hospitalisation. Le fils de ce couple de Château-Arnoux-Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence) aurait eu 22 ans ce 17 mars, si une pathologie cancéreuse ne s'était pas déclarée en 2011.
"Nous avons consulté des médecins, explique sa mère. Malgré des antibiotiques son état s'aggravait." Suspicion de pneumothorax... une échographie indique finalement une péricardite. Jérémy est opéré en urgence à l'hôpital Saint-Joseph de Marseille. "Il allait mieux, mais je devinais aux visages des médecins des inquiétudes."

Des hospitalisations en série

L'opération a révélé un lymphome d'origine cancéreuse. Jérémy entame une chimiothérapie à l'institut Paoli-Calmettes et commence à présenter des signes de rémission. Alors que la famille commence à espérer une fin au cauchemar, tout bascule.
"Fin avril, les médecins ont décidé de pratiquer une chimio un peu plus forte que les autres. Une chimio tellement intensive qu'elle conduit mon fils trois semaines en réanimation et lui fait perdre un rein ! On pose des questions aux médecins qui ne nous répondent pas !" Fortes fièvres, nausées violentes... de retour chez lui, Jérémy multiplie les hospitalisations.
À l'été 2011, à l'institut Paoli-Calmettes, le couple apprend que son fils sera plongé dans un coma artificiel. Pendant trois jours, le jeune homme se bat, mais son coeur cesse finalement de battre le 20 juillet à 20h05. Après le drame, un autre combat débute pour sa famille.

Une autorisation temporaire du Crizotinib

"Trop de questions restaient sans réponses." Ses parents apprennent que les médecins ont donné à Jérémy du Crizotinib. Un médicament qui n'a pas d'autorisation de mise sur le marché pour lequel ils ont demandé une autorisation temporaire d'utilisation à l'Afssaps.
"Ceci alors que les données sur l'efficacité du Crizotinib sont partielles et ne portent que sur le cancer du poumon." Pour sa famille, Jérémy a servi de cobaye. "Ils ont voulu voir si ce médicament pouvait aussi soigner la pathologie dont il souffrait. Les médecins avaient l'obligation de nous informer de ce traitement."
La famille a porté plainte auprès du procureur et du Conseil de l'Ordre des médecins. Ce dernier se réunit ce jeudi pour déterminer si les quatre médecins qui ont suivi Jérémy, ont respecté les articles du code de la santé publique.

http://www.laprovence.com/article/actualites/2788457/alpes-de-haute-provence-decede-en-testant-un-medicament.html

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