mercredi 19 février 2014

Tuerie de Chevaline. La justice prudente sur la garde à vue d’un ancien policier

Le procureur Eric Maillaud doit préciser, en début d'après-midi à Annecy, ce que la justice reproche à cet homme de 48 ans, sans «lien direct» avec les protagonistes du drame. «A cette heure, il n’y a pas de lien évident avec Chevaline», souligne-t-on du côté judiciaire ce mercredi matin. La famille et des proches du suspect doivent être entendus dans la journée.
Marié, père de trois enfants, cet ex-policier municipal a été interpellé mardi alors qu’il sortait de chez lui à Talloires, commune proche du lieu de la tuerie. Selon le procureur, il présente «une forte ressemblance» avec un portrait-robot diffusé en novembre. Il esquissait les traits d’un homme casqué et portant le bouc, aperçu sur une moto claire à proximité de la scène de crime par des témoins.
La ressemblance du suspect avec ce mystérieux motard faisait d’ailleurs l’objet de moqueries au café où il avait ses habitudes à Menthon-Saint-Bernard, commune voisine où il travaillait et habitait jusqu’à sa révocation de la police municipale en juin dernier. A cette date, il a perdu aussi son statut de réserviste de la gendarmerie, qu’il était depuis 2001.
Des armes de collection ont été saisies au nouveau domicile de cet homme à Talloires, dont le jardin a été passé au détecteur de métaux par les gendarmes. Peut-être pour tenter de retrouver le Luger utilisé par le tueur, un modèle ancien.
L’examen du téléphone portable du suspect a permis aussi de le situer dans la zone de la tuerie de Chevaline au moment des faits.
D’après un voisin, les gendarmes ont en outre mis la main mardi sur une moto gris clair de petite cylindré. Une moto noire était stationnée ce mercredi matin sous une bâche jaune devant le garage du suspect.

Selon des informations de presse, non confirmées par le parquet, un Luger, de calibre différent à celui de la tuerie, a été saisi, de même qu’un casque correspondant à celui du portrait-robot.

Pas d’éléments déterminants

Reste à savoir si les auditions en cours et d’autres arrestations - selon le procureur, celle de l’ex-policier «ne restera peut-être pas unique» - permettront d’élucider le quadruple meurtre du 5 septembre 2012. Pour l’heure, les enquêteurs estiment qu’ils ne disposent pas «d’éléments déterminants».
En septembre, dressant le bilan d’un an d’investigations, ils avaient indiqué que 4000 appels téléphoniques avaient été passés par des relais proches de la scène de crime dans le créneau de la tuerie.
Quant au casque du motard recherché, un modèle GPA qui a équipé les gendarmes dans les années 2000, doté d’une ouverture latérale au niveau de la mentonnière et de couleur sombre, quelque 8000 exemplaires en ont été vendus.
Un retraité venu rendre visite à l’épouse du suspect ce mercredi matin l’a décrit comme «un mec très bien» avec lequel il chassait, ce qui pourrait expliquer sa passion pour les armes. Pour lui, rien d’étonnant à ce que son téléphone ait borné à Chevaline car ses beaux-parents habitent dans le secteur.
Cette arrestation, la première en France dans cette affaire, intervient alors que la justice privilégiait jusqu’ici la piste d’un conflit familial autour d’un héritage disputé.

http://www.leprogres.fr/france-monde/2014/02/19/tuerie-de-chevaline-la-justice-prudente-sur-la-garde-a-vue-d-un-ancien-policier

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