vendredi 14 février 2014

Meurtre du militaire : le voisin témoigne

SOMME-SUIPPE (51). Il est un témoin important dans l’affaire Thévenet. En découvrant son voisin tué à coups de pioche, Gwenael Vanègue pense avoir été piégé.
Gwenael Vanègue, 30 ans, a accepté de revenir sur les faits qui l’ont conduit, le 27 janvier au matin, à se retrouver au cœur d’une scène de crime. Il se souvient avoir touché le corps de son voisin, Julien Thévenet, qui gisait sans vie sur le sol de son garage. Il se rappelle aussi l’attitude de l’épouse du militaire, venue le chercher, ce matin-là, en prétextant avoir été victime d’un cambriolage. Et plus il y pense, plus il réalise qu’il a probablement été le pion d’une mise en scène qui aurait pu lui coûter très cher.
Gwenael, que s’est-il passé ce matin du 27 janvier ?

Sophie Thévenet est venue à la maison déposer sa fille, en disant à mon amie qu’elle avait été cambriolée. Elle était en pleurs. J’étais en train de sortir de ma douche. Je me suis habillé rapidement et je l’ai rejointe chez elle. Elle était déjà rentrée à l’intérieur. Alors, j’ai frappé, j’ai attendu un petit peu et elle a ouvert. Elle avait l’air choquée. Je lui ai proposé de faire le tour de la maison avec elle, au cas où. Je ne savais pas quoi faire. On a fait le tour de la maison. On est entré dans le grand couloir, on a regardé toutes les pièces au fur et à mesure. Puis, on est revenu vers la salle à manger. Un placard était ouvert et des choses étaient par terre. La baie vitrée était ouverte. On est sorti par là pour aller en direction du garage. Elle est entrée dans le garage, s’est avancée du côté de la voiture et elle m’a dit : C’est mon mari. Sans être plus choquée que ça ! Je me suis mis devant elle, je l’ai invitée à rester vers la porte et je suis allé voir. J’ai touché le corps et là, je me suis rendu compte que son mari était mort.
Quelle a été sa réaction à ce moment-là ?

Aucune réaction. À aucun moment elle n’est venue vers lui. Elle ne s’est pas précipitée et n’a pas crié non plus. Je suis retourné la voir, nous sommes sortis du garage et j’ai appelé le 17 avec un téléphone qu’elle tenait dans la main. Avant que les pompiers arrivent, je l’ai emmenée chez moi pour qu’elle soit avec sa fille et mon amie. Quand ils sont arrivés, elle m’a dit en chemin que c’était un cauchemar et, à propos de son mari, qu’il fallait le secouer, que c’était un gros dormeur.Qu’avez-vous pensé en apprenant qu’elle était impliquée dans la mort de son mari ?

Cela m’a surpris. Au début, j’avais du mal à croire qu’elle pouvait être impliquée dans cette histoire. Déjà parce qu’elle a des enfants. Mais je me suis vite posé des questions. J’en viens même à me dire qu’elle m’a choisi, moi. Elle aurait pu aller chercher son voisin d’à côté, mais c’est un militaire, lui aussi. Elle a peut-être pensé qu’il s’apercevrait de quelque chose.L’auriez-vous cru capable de cela ?

Non, c’est vraiment incroyable. On ne connaît pas les gens. Tout cela est extrêmement choquant car je me dis qu’elle est venue me chercher pour que je fasse partie de l’histoire. J’aurais pu toucher la pioche, bouger le corps, laisser des empreintes et me retrouver dans la situation du suspect. Elle espérait peut-être ça, mais j’aurais pu me retrouver en prison.Qu’auriez-vous à dire maintenant ?

Les enfants ne méritaient pas ça. C’est surtout à eux que je pense.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/meurtre-du-militaire-le-voisin-temoigne-ia0b0n299934

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