jeudi 13 février 2014

Les amants diaboliques ont livré des aveux sanglants

Le parquet de Reims a ouvert une information judiciaire pour assassinat et complicité d’assassinat, mercredi matin, à l’encontre de Sébastien Chantereau, un Rémois de 27 ans, et Sophie Thévenet, 25 ans, l’épouse de Julien Thévenet, ce sous-officier de la BA 113 de Saint-Dizier, dont le corps massacré à coups de pioche, avait été retrouvé au matin du 27 janvier, dans le garage de l’habitation familiale de Somme-Suippe.
Après avoir livré des aveux circonstanciés au cours de leur garde à vue, qui avait débuté lundi matin dans les locaux de la section de recherches de Reims à la suite de leur interpellation au domicile de l’homme, les deux amants ont été mis en examen par un juge d’instruction puis placés en détention provisoire.
Un projet d’assassinat
Le récit de leur crime fait froid dans le dos. Il ressort en effet de leurs déclarations que tous deux avaient fomenté bien avant le week-end meurtrier, le projet d’assassiner le sergent-chef Julien Thévenet parce que celui-ci envisageait de divorcer. Une perspective qui aurait plongé son épouse, mère de leur fillette de 2 ans, dans une situation financière inconfortable, ce que Sophie Thévenet, née Richard, redoutait au point de tuer ou de faire tuer.
Tels deux amants diaboliques, ils ont alors préparé minutieusement leur crime avant de passer à l’acte dans la soirée du vendredi 24 janvier. Au lieu de partir en week-end comme elle l’avait initialement indiqué aux enquêteurs, Sophie Thévenet n’a pas quitté le domicile conjugal. Son rôle consistait en effet à administrer des somnifères dans le pastis de son mari. Ce qu’elle a fait en fin d’après-midi. Une surdose médicamenteuse, ni toxique ni mortelle, mais suffisante pour rendre son époux somnolent.
Est alors intervenu Sébastien Chantereau, appelé au téléphone. La suite tient du polar le plus noir. S’étant assurée que les enfants – un garçon de 5 ans né d’une première union, et la fillette de deux ans – se tenaient à l’écart de ce qui allait se produire, le couple a transporté le corps endormi de Julien Thévenet dans le garage. Jusqu’à ce que les premiers coups ne le réveillent. Les coups suivants, assénés à la pioche par l’amant, ont été d’une extrême violence. L’un provoquera une hémorragie massive intrapulmonaire puis la mort.
Avant de quitter le domicile de Somme-Suippe, les amants diaboliques ont ensuite tenté de maquiller leur crime en créant un désordre qui laisserait croire à un cambriolage, laissant derrière eux le corps sans vie de Julien Thévenet. la pioche ensanglantée posée en travers. Puis ils ont passé le reste du week-end ensemble, à se construire un alibi, notamment en emmenant les enfants dans un parc de loisirs.
Les enquêteurs n’ont cependant pas tardé à comprendre qu’il s’agissait d’une mise en scène. L’absence de traces de lutte, de témoin du cambriolage présumé, le contexte conjugal, de même que des incohérences dans l’emploi du temps et la géolocalisation téléphonique du couple adultère qui était supposé se trouver ensemble tout au long du week-end, les ont vite confortés dans leur intuition d’avoir affaire aux principaux suspects.

L’épouse passe
rapidement aux aveux

Il n’a pas fallu longtemps pour que Sophie Thévenet passe à table lors de sa garde à vue. Sébastien Chantereau a suivi.
L’instruction devra cependant éclaircir plusieurs zones d’ombre dans ce dossier. En particulier quant au rôle joué par chacun d’entre eux, même si Sophie Thévenet se présente à ce jour comme l’élément déclencheur. Il s’agira aussi de déterminer si son implication se limite au seul fait d’avoir administré les somnifères à son mari.
Certains éléments de réponse pourraient se cacher dans la relation qu’entretenait le couple Thévenet, marié en juillet dernier, mais aussi dans la personnalité de Sébastien Chantereau, déjà condamné pour des faits de violence.

http://www.lunion.presse.fr/region/les-amants-diaboliques-ont-livre-des-aveux-sanglants-ia18b0n299173

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