mercredi 12 février 2014

L’épouse du militaire tué et son amant placés en garde à vue

L’enquête sur la mort violente de Julien Thévenet n’aura duré que deux semaines. L’épouse de ce sous-officier de l’armée de l’air, retrouvé sans vie le 27 janvier dernier, ainsi que son amant, ont en effet été placés en garde à vue, lundi matin, par les gendarmes de la section de recherches de Reims.
Selon nos informations, des aveux les impliquant tous deux dans l’assassinat du militaire, auraient fini par être livrés aux enquêteurs lors d’un ultime coup de théâtre, avant lequel l’homme et la femme s’accusaient réciproquement.
La victime, un sergent mécanicien de 24 ans, affecté à la base aérienne 113 de Saint-Dizier, avait été tué dans le garage de l’habitation familiale de Somme-Suippe, de sept coups de pioche portés au niveau de la poitrine. Pioche qui avait été retrouvée sur les lieux du crime, posée sur son corps ensanglanté (nos éditions précédentes).

Un cambriolage mis en scène

Depuis la découverte de son cadavre portant les stigmates d’un véritable massacre, les limiers de la SR de Reims, tout comme ceux de la brigade de recherches de Châlons-en-Champagne et de la gendarmerie de l’Air, conjointement saisis de l’enquête, étudiaient plusieurs pistes, dont celle d’un cambriolage qui aurait mal tourné. Le domicile du couple avait en effet été retrouvé en désordre, sans compter la disparition de plusieurs biens, tels qu’un téléphone portable. Mais très vite, comprenant qu’il s’agissait vraisemblablement d’une mise en scène, les enquêteurs se sont orientés vers la thèse du drame conjugal, d’autant que le couple, qui s’était uni en juillet dernier, se trouvait en instance de divorce.
C’est d’ailleurs l’épouse, Sophie, qui, au retour d’un week-end passé avec ses deux enfants chez son amant, le 26 janvier au matin, avait fait la macabre découverte avec l’un de ses voisins, qu’elle était allée chercher après avoir trouvé l’une des portes de la maison ouverte, craignant alors de tomber nez à nez avec un cambrioleur.

Un scénario machiavélique pour assassiner le mari

Un stratagème destiné à donner le change. Car il semblerait que tout avait été minutieusement prémédité. Les amants auraient en effet élaboré un scénario machiavélique pour assassiner le mari gênant, allant jusqu’à brouiller la scène de crime et à se construire des alibis. Aucune trace ADN n’aurait d’ailleurs été décelée lors des analyses effectuées dans les laboratoires de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale), obligeant ainsi les gendarmes à résoudre l’affaire à l’ancienne, sans élément matériel. Des contradictions sur la localisation des deux suspects au moment des faits auraient en l’occurrence permis de les conforter dans leurs investigations.

Déférés aujourd’hui au pôle de l’instruction

Le voisin qui avait retrouvé le corps de Julien Thévenet dans son garage, se posait lui aussi beaucoup de questions depuis le 27 janvier, notamment en raison de l’attitude curieuse de l’épouse qui, malgré sa peur du cambrioleur, n’avait cessé de le précéder en faisant le tour du propriétaire. L’absence d’émotion à la découverte du cadavre de son mari lui avait également paru, après coup, des plus surprenantes. « Mais j’étais loin d’imaginer qu’elle avait un amant » précise-t-il, même si une telle rumeur n’a pas manqué, reconnaît-il, d’être colportée dans la commune depuis les faits.
Après 48 heures de garde à vue, l’épouse de Julien Thévenet et son amant devraient désormais être déférés, aujourd’hui, au pôle de l’instruction de Reims, le parquet de Châlons-en-Champagne s’étant dessaisi, hier matin, au profit du parquet de la cité des Sacres.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/l-epouse-du-militaire-tue-et-son-amant-places-en-garde-ia0b0n298297

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