dimanche 9 février 2014

Déraillement du train des Pignes : place à l'enquête

Nous sommes là dans un concours de circonstances affreux." C'est ce qu'a déclaré dimanche, sur RTL, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier à propos du déraillement du train des Pignes, samedi, dans les Alpes de Haute-Provence. "Une pluviométrie très importante peut être à l'origine" de l'accident, qui a causé la mort de deux personnes, estime le ministre des Transports qui exclut tout facteur humain. Il assure par ailleurs que "le matériel était moderne" et qu'il "n'y a pas eu de défaut de vigilance". "Une section de recherche est sur place pour déterminer les raisons du détachement du rocher" de 20 tonnes qui a percuté le train", a continué Frédéric Cuvillier.
Quatre personnes restaient hospitalisées dimanche, au lendemain du déraillement d'un train, qui a fait deux morts dans les Alpes-de-Haute-Provence, provoqué par la chute d'un rocher, les experts s'efforçant sur place d'établir les circonstances exactes de l'accident. "Quatre blessés légers ont pu regagner leur domicile et le blessé grave est dans un état stable", a indiqué la sous-préfète de Barcelonnette, Véronique Caron.
Une touriste russe de 49 ans et une octogénaire de la région ont été tuées dans ce spectaculaire accident causé par la chute d'un rocher de plusieurs tonnes près d'Annot (Alpes-de-Haute-Provence). Sur les 34 personnes qui se trouvaient à bord du train, huit blessés avaient dû être évacués vers l'hôpital Saint-Roch de Nice, dont un dans un état grave.

Une "terrible fatalité"

"Un énorme rocher s'est détaché de la montagne et il est venu percuter le train, derrière la cabine du conducteur. À la suite de l'impact, la partie avant du train a plongé dans le ravin", a expliqué le sous-préfet de Castellane, Charbel Aboud. "C'est un accident tragique, dont les circonstances sont liées à une terrible fatalité : il y a eu concomitance entre le passage du train et l'éboulement de cet énorme rocher, d'une vingtaine de tonnes", a souligné le procureur de la République de Digne-les-Bains, Stéphane Kellenberger.
"Il faut clarifier et reconstituer aussi précisément que possible les circonstances qui ont conduit à cet accident", a indiqué à l'AFP le procureur de la république de Digne, Stéphane Kellenberger, joint par téléphone. Le magistrat, qui a confié l'enquête pour faire toute la lumière sur les circonstances de l'accident à la Section de recherches de la gendarmerie de Marseille et au Bureau enquête accidents, a également indiqué que "la ligne ferroviaire (resterait) fermée pour les besoins de l'enquête pour un temps indéterminé".
Sur le terrain, des experts de la police scientifique de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) attendus dimanche devront procéder "à une modélisation 3D de la scène de l'accident afin de 'figer' tout l'environnement pour les besoins de l'enquête", a précisé le chef d'Escadron, Pierre Barbouteau. Selon le gendarme présent sur les lieux, des constatations sur le terrain sont en cours, les enquêteurs procèdent notamment à des relevés photographiques, des mesures, des auditions de témoins et du conducteur du train.
"Il va falloir évaluer la stabilité des blocs qui se trouvent en surplomb ainsi que purger les filets anti-éboulis", a indiqué une source proche du dossier, avant de pouvoir "dégager les deux voitures", prises dans les éboulements. La préfète des Alpes-de-Haute-Provence, Patricia Willaert, devait se rendre sur les lieux.

Un accident "imprévisible"

Pour le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, qui s'est rendu au chevet des blessés samedi à Nice, l'accident, était "imprévisible, la voie avait fait l'objet d'une inspection le 14 janvier". Samedi, l'alerte avait été donnée par radio peu après 11 h 00 par le conducteur du train. Le convoi touristique composé de deux voitures, était parti à 8 h 50 de Nice et roulait à vitesse réduite, limitée à 30 km/h sur cette portion de voie.
Transportant moins de 500.000 voyageurs par an, il est l'un des plus originaux de France avec ses 151 km empruntant 25 tunnels, une trentaine de ponts et viaducs à flanc de montagne, sur un parcours très prisé des touristes. L'appellation "Train des Pignes" remonterait à l'ouverture de la ligne, le 3 juillet 1911, lorsque le chef de dépôt de Nice fit allumer le foyer de la machine à vapeur avec des pommes de pin ("pigna" en provençal).

http://www.lepoint.fr/societe/deraillement-du-train-des-pignes-il-n-y-a-pas-eu-de-defaut-de-vigilance-09-02-2014-1789715_23.php

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